Kinross Gold signe un rachat en Russie

Le rachat de Chulbatkan est le fait le plus marquant du 2e trimestre. Les études font actuellement état d’un potentiel de 1,8 million d’onces troy d’or sur une durée de vie de six ans.

L’exploitant canadien de mines aurifères est bien parti pour freiner la baisse de sa production. Il avait extrait 2,8 millions d’onces troy d’or en 2016, 2,67 millions en 2017 et 2,45 millions en 2018. Près de 58% de cet or provient des Etats-Unis, du Brésil et du Chili, 22%, du Ghana et de Mauritanie et 20%, de Russie. La direction mise sur 2,5 millions d’onces environ cette année – un objectif qui semble réaliste au terme du 1er semestre, où la production est légèrement supérieure à 1,25 million d’onces, pour un coût de 925 dollars l’once. A 1.305 dollars, le prix de vente moyen diminue légèrement (1.319 dollars il y a un an). Il devrait augmenter au 3e trimestre, au profit d’une amélioration des marges. Le coût de production pour l’exercice reste estimé à 995 dollars l’once, contre 965 en 2018; Kinross table donc sur une hausse au 2e semestre.

Les mines de Paracatu (Brésil), Kupol (Sibérie) et Tasiast (Mauritanie) représentent près des deux tiers de la production du groupe. Paracatu signe son 3e record successif en termes d’extraction trimestrielle et cela fait 15 mois que ses coûts diminuent. La direction statuera en principe ce mois-ci sur l’expansion de Tasiast; elle doit convenir, avec le nouveau gouvernement mauritanien, de la répartition des revenus et du taux d’imposition. Il faut également trouver les financements. Elle veut porter la capacité de traitement à 20.000 tonnes par jour, voire, à terme, 30.000. L’extension de Round Mountain (Nevada) est quasi achevée et le projet Gilmore (Fort Knox) progresse conformément au calendrier et au budget. L’agrandissement de Vantage (Bald Mountain) est freiné par les conditions météo, ce qui augmente également le prix de revient. Compte tenu de l’envolée du cours de l’or, le redémarrage de Lobo Marte et de La Coipa (Chili) va faire l’objet d’études de faisabilité.

Le rachat de Chulbatkan (Russie) est le fait le plus marquant du 2e trimestre. Kinross paiera 283 millions de dollars (170 millions en actions, le reste en numéraire) à N-Mining, une société non cotée; la moitié de la somme sera versée à la conclusion du contrat, le reste sous 12 mois. Les études font actuellement état d’un potentiel de 1,8 million d’onces sur une durée de vie de six ans. Kinross, qui connaît bien la région, peut nouer des synergies avec les mines de Kupol et de Dvoinoye. Les études et les demandes d’autorisation prendront environ trois ans; la construction de la mine exigera ensuite deux ans, de sorte que la mise en service ne sera pas antérieure à 2025.

A 321 millions de dollars, le groupe achève le 2e trimestre sur un cash-flow opérationnel (Ebitda) ajusté supérieur au consensus (298 millions). Le bénéfice net s’établit à 79,6 millions, ou 0,06 dollar par action (+100% en un an). Au terme du semestre, le bénéfice net est de 0,11 dollar par action, contre 0,09 à la mi-2018. L’endettement net s’élève à 1,425 milliard de dollars. La facilité de crédit de 1,5 milliard est prolongée d’un an (2024).

Conclusion

Le titre a largement devancé le VanEck Vectors Gold Miners, son indice de référence, mais il revient de loin. Il affiche traditionnellement une décote en raison de l’exposition du groupe à la Russie, un risque que le rachat de Chulbatkan va intensifier encore. Malgré la hausse du cours, l’action, à 5,5 fois l’Ebidta escompté et 1,4 fois la valeur comptable, reste moins onéreuse que la moyenne. Une consolidation ou un recul sont possibles, voire probables, sous peu. Si l’or continue à grimper, Kinross restera une valeur à acquérir.

Conseil: conserver/attendre

Risque: élevé

Rating: 2C

Cours: 5,09 dollars

Ticker: KGC US

Code ISIN: CA4969024047

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 6,4 milliards USD

C/B 2018: 58

C/B attendu 2019: 19,5

Perf. cours sur 12 mois: +83%

Perf. cours depuis le 01/01: +58%

Rendement du dividende: –

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