Kinross Gold : projets de croissance prometteurs

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Sur le plan opérationnel, le cinquième producteur aurifère au monde a réalisé un bon trimestre. Son portefeuille de projets évolue en outre comme prévu et selon le budget imparti. Parallèlement, le groupe a aussi allégé considérablement sa dette et a vu sa rentabilité s’améliorer.

Les activités de Kinross se déroulent principalement en Amérique du Nord et du Sud (États-Unis, Brésil, Chili), qui s’adjugent 61% de la production totale. Suivent la Russie (22%) et l’Afrique occidentale (17%). Les mines du groupe ont produit au premier trimestre un total de 672.000 onces troy d’or, 2,2% de moins qu’à la même période un an plus tôt. Le coût de production total est ressorti à 953 dollars par once troy, contre une moyenne de 984 dollars en 2016. Pour cette année, le groupe prévoit un coût situé entre 925 et 1025 dollars l’once troy. La quantité d’or vendu, à 646.000 onces troy, est également inférieure de 2% au niveau de l’an dernier. La production de l’exercice en cours est estimée à 2,5 – 2,7 millions d’onces troy, contre 2,79 millions l’an dernier ; la mine Paracatu au Brésil, notamment, produira moins d’or cette année. Le cash-flow opérationnel (EBITDA), à 250,9 millions de dollars, est de 21% supérieur à celui de l’an dernier. Sa discipline stricte en matière de coûts a permis à Kinross d’améliorer la marge sur l’EBITDA à 36%.

Le groupe minier mise sur plusieurs projets pour sa croissance future. Tasiast (Mauritanie) et Bald Mountain (États-Unis) sont les plus avancés. La première phase de l’extension de Tasiast doit doubler la production à 409.000 onces troy à un coût de production moyen de 760 dollars l’once troy. La construction en est entretemps à 35% et elle devrait être finalisée au deuxième trimestre de l’an prochain. La production est attendue au plus tôt en 2020. Bald Mountain évolue également comme prévu pour doubler sa production. Par ailleurs, le groupe a des projets impliquant Round Mountain et Fort Knox (Alaska). Kinross a vendu à Goldcorp sa participation de 25% dans le projet Cerro Casale. Cette transaction fournira dans un premier temps 260 millions de dollars. Et lorsque Goldcorp commencera la construction de la mine, 40 millions de dollars pourraient venir s’y ajouter.

Kinross a remboursé plus d’un milliard de dollars de dettes ces cinq dernières années. À la fin du premier trimestre, le groupe disposait de 832 millions de dollars de liquidités. Avec le produit attendu de la vente de Cerro Casale, ce montant atteindra près de 1,1 milliard de dollars. À cette somme s’oppose une position d’endettement de 1,7 milliard de dollars. Pour 2020, aucun remboursement n’est prévu. Cette année, Kinross augmentera les investissements d’un peu plus de 40 %, à environ 900 millions de dollars. Le groupe dispose encore d’une ligne de crédit inutilisée de 1,4 milliard de dollars. Le rapport entre la dette nette et l’EBITDA a reflué à 0,6. C’est très faible en comparaison avec le reste du secteur. Le dividende ne constitue pas une priorité pour la direction actuellement.

Conclusion

Après plusieurs années difficiles, Kinross a sorti la tête de l’eau, ce qui se voit d’ailleurs à l’évolution de son cours de Bourse. Cela dit, à 1,2 fois la valeur comptable et 5 fois l’EBITDA, l’action présente une valorisation plus intéressante que la moyenne du secteur. Kinross a ses dettes sous contrôle et dispose d’un pipeline de projets de croissance intéressants.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

Devise : dollar (USD)

Marché : New York Stock Exchange

Capit. boursière : 4,3 milliards USD

C/B 2016 : 56,5

C/B attendu 2017 : 70

Perf. cours sur 12 mois : -21 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +28 %

Rendement du dividende : –

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