Kinepolis: un bel exercice 2018 grâce à Landmark Cinemas

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Le rachat, fin 2017, de Landmark Cinemas, deuxième groupe cinématographique canadien, a eu une incidence notable sur les résultats de 2018 du plus grand exploitant de salles obscures en Belgique.

Si le nombre de visiteurs et le chiffre d’affaires (CA) ont augmenté, la marge bénéficiaire s’est en revanche contractée, en 2018. L’acquisition de Landmark Cinemas est arrivée à point nommé pour compenser la baisse de fréquentation liée à la météo très clémente de l’été sur le continent européen, ainsi qu’aux excellentes performances de la Belgique et de la France lors de la Coupe du monde de football. Sans la contribution du Canada, Kinepolis aurait terminé l’année dans le rouge et l’action aurait probablement dévissé. Ce scénario ne s’est pas concrétisé, malgré 450.000 visiteurs en moins en Belgique (-5,2%, de 8,43 à 7,99 millions), et quelque 500.000 en France (-6,8%, de 7,05 à 6,57 millions), parce que 900.000 billets supplémentaires ont été vendus aux Pays-Bas (de 3,18 à 4,07 millions, +28,2%) grâce au rachat de NH Bioscopen début 2018 et à l’ouverture d’un complexe à Utrecht et ‘s Hertogenbosch en juin, et que le rachat au Canada a apporté 11,63 millions de visiteurs supplémentaires, portant le nombre total de visiteurs du groupe de 25,29 à 35,59 millions (+ 40,7%).

Le résultat net n’a toutefois pas suivi. Les cinémas canadiens sont beaucoup moins rentables que la moyenne du groupe, car les complexes, souvent loués, sont généralement plus petits qu’en Europe, attirent en moyenne moins de visiteurs et ne disposent pas encore de boutiques en self-service (baptisées Mega-Candy), qui font augmenter le revenu moyen par visiteur. Et le Canada pèse lourd: cette première acquisition hors d’Europe a apporté au groupe 32,7% de ses visiteurs. Mais les complexes canadiens sont les seuls du groupe dans lesquels le CA n’augmente pas plus vite que le nombre de visiteurs; ailleurs, le revenu moyen par individu est plus élevé (hausse du prix du billet et consommation supérieure). Or, le Canada apporte la plus forte contribution en termes de fréquentation, la deuxième s’agissant du CA et la troisième eu égard au cash-flow opérationnel récurrent (Rebitda).

L’année dernière, la hausse de 40,7% des ventes de billets s’est traduite par une augmentation de 33,9% du CA (de 355,4 à 475,9 millions d’euros, dont 127 millions, ou 26,7% pour le Canada) et une progression de 14,1% du Rebitda (de 104,3 à 119,0 millions, dont 18,4 millions ou 15,4% du total du groupe pour le Canada). La marge de Rebitda s’est érodée, de 29,3 à 25,0%. A 1,58 euro, le Rebitda par visiteur, outre-Atlantique, est bien inférieur à la moyenne du groupe (qui, depuis l’acquisition, est passée de 4,12 à 3,34 euros). Kinepolis a dès lors pour défi de faire augmenter le revenu moyen par tête dans les cinémas canadiens.

Le CEO du groupe, Eddy Duquenne, s’est montré satisfait des résultats enregistrés au Canada. En 2018, l’endettement net s’est apprécié, de 224,3 à 276,8 millions d’euros. A 2,33 fois le Rebitda au 31 décembre, il reste très acceptable.

Conclusion

Kinepolis demeure l’un de nos candidats favoris au portefeuille modèle. Dans l’hypothèse d’une poursuite de la correction boursière, l’action l’intégrera pour le long terme. Grâce à Landmark Cinemas, l’exploitant de salles devrait pouvoir poursuivre son expansion. La valorisation de l’action diminue (la valeur de l’entreprise devrait atteindre 12 fois le Rebidta, cette année), mais semble encore (légèrement) trop élevée pour justifier l’achat.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 49,80 euros

Ticker: KIN BB

Code ISIN: BE0974274061

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 1,36 milliard EUR

C/B 2018: 28,5

C/B attendu 2019: 22,5

Perf. cours sur 12 mois: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: +2%

Rendement du dividende: 1,8%

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