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Au moment précis où nous préparions notre article au sujet du producteur allemand d’engrais K+S, nous avons appris que Potash Corp lui avait proposé de l’acquérir. Le prix pourrait s’élever à 7,8 milliards EUR, ou 40,75 EUR par action K+S. Précisons cependant qu’aucune offre officielle n’a (encore) été lancée. La démarche de Potash Corp est un nouveau signal attestant que les valorisations dans le secteur agricole sont à un plancher et que le moment est venu de se concentrer à nouveau sur les perspectives de long terme, enthousiasmantes. Compte tenu des défis majeurs en matière de production alimentaire qui se posent à nous pour les décennies à venir – une augmentation nécessaire de 70% à l’horizon 2050 -, les spécialistes des engrais sont forcés de procéder à une revalorisation. Dans notre portefeuille modèle, nous avons misé sur cette tendance au travers de Potash Corp. L’éclatement du cartel d’exportation Belarusian Potash Co (BPC) à l’été 2013 fut un coup dur pour K+S, un an après le début de la construction de Legacy, le premier projet (depuis plus de 40 ans) de potasse dans la province canadienne de Saskatchewan. K+S s’en tient cependant à ses projets de construction – budget total de 4,1 milliards de dollars canadiens (CAD) – et est sur la bonne voie pour le lancement de la production au 2e semestre 2016. D’ici à la fin 2017, Legacy disposerait d’une capacité de 2 millions de tonnes, à comparer à une production du groupe de 6,9 millions de tonnes en 2014. L’action K+S s’est redressée sensiblement l’an dernier en réaction à la publication de résultats supérieurs aux prévisions en 2014, avec un bénéfice opérationnel (EBIT) de 641,3 millions EUR, par rapport à des estimations initiales comprises entre 490 et 570 millions EUR, et seulement 2,2% de moins qu’en 2013 (contre un recul de 14,4% après le 1er semestre). Qui plus est, en début d’année, K+S a publié des prévisions supérieures à celles attendues pour 2015 : il a annoncé une augmentation significative de l’EBIT et a repris, après une année d’interruption, le paiement d’un dividende brut (0,9 EUR par action). K+S a entretemps publié de très bons résultats du premier trimestre : son chiffre d’affaires (CA) a connu une progression de 16%, à 1,38 milliard EUR, dont 608 millions EUR provenaient de la division Potasse (+20%) et 727 millions EUR des activités Sel (+13%). Le volume total de sel vendu a cependant faibli de 13% (surtout en raison de la baisse de 16% du sel d’épandage vendu en Amérique du Nord, contre un trimestre record en 2014), mais ce facteur a été largement compensé par des prix de vente nettement plus élevés, en partie soutenus par des effets de change positifs. En conséquence, l’EBIT a progressé de 59%, à 142 millions EUR, ou 20% de marge d’EBIT. Dans la division Potasse, les volumes sont restés stables à 1,94 million de tonnes mais le prix de vente moyen a progressé de 19,8%, à 314 EUR la tonne. C’est suffisant pour justifier une hausse de l’EBIT de 36%, à 183 millions EUR, ou 30% de marge d’EBIT. Au niveau du groupe, l’EBIT a connu une hausse de 44%, à 317 millions EUR, alors que le bénéfice net a atteint 198 millions EUR (+39%) ou 1,04 EUR par action.

Conclusion

Selon nous, le récent repli de cours de K+S est injustifié. La possible nouvelle relative à une acquisition, qui a donné lieu à une hausse de cours de près de 30%, contrecarre cependant nos projets car nous souhaitions la conseiller à l’achat. Le titre s’échange à 37 EUR, soit 9% sous le niveau de l’offre, si celle-ci est confirmée bien entendu. Nous attendrions d’en savoir davantage et préférons, d’ici là, conserver nos actions.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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