Joli redressement d’Inditex

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Le pire est désormais passé pour le géant de la mode, comme en témoignent ses résultats trimestriels. Les perspectives pour le deuxième trimestre sont encourageantes.

Inditex (pour Industria de Diseño Textil) est la société propriétaire de la célébrissime marque Zara. Fondée en 1963 par Amancio Ortega Gaona, aujourd’hui l’une des plus grandes fortunes d’Europe, Inditex produisait à l’époque des vêtements pour dame. Un virage a été amorcé en 1975, lorsque la première boutique Zara a ouvert ses portes à La Corogne, en Galice, dans le nord de l’Espagne. Le groupe est entré en Bourse de Madrid en 2001, où il enregistre, depuis, une des croissances les plus vigoureuses – il devance l’indice espagnol de 1.250% environ. Il possède, outre Zara, les marques Pull and Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Uterqüe et Zara Home (linge de lit et de bain).

Comme tous les autres détaillants, Inditex a été frappé de plein fouet par les confinements. Mais lors de la publication, mi-juin, des résultats du premier trimestre de l’exercice 2021/22 (qui se terminera le 31 janvier), 98% des boutiques avaient rouvert leurs portes, contre 84% le 30 avril, à la clôture du trimestre, donc. Au mois d’avril 2020, plus de 80% des magasins étaient à l’arrêt. Le pire est désormais passé, ce dont attestent les résultats trimestriels, même si les boutiques ont été fermées 26% du temps ou que le shopping a été soumis à de sérieuses restrictions encore durant cette période. Inditex recensait fin avril 6.758 points de vente dans le monde; c’est 42 de moins qu’au terme du dernier exercice et plus de 700 de moins qu’à la fin de l’exercice 2019/20. La direction avait annoncé dès l’an dernier son intention de fermer les 1.000 à 1.200 boutiques les moins rentables.

Conformément à son plan stratégique Inditex 2022, le géant de la mode va miser beaucoup plus qu’auparavant sur la vente en ligne. Il compte réaliser par ce biais 30% de son chiffre d’affaires (14% en 2019/20). Le commerce électronique a effectué entre février et avril un bond de 67% en glissement annuel. Inditex doit son succès à la parfaite complémentarité entre ses activités stylisme, production, logistique et vente. A cours de change constants, le chiffre d’affaires net est passé de 3,303 à 4,942 milliards d’euros (+56%) au premier trimestre. Les analystes misaient sur 4,88 milliards d’euros. Le cash-flow opérationnel (Ebitda) s’est envolé, passant de 484 millions à 1,235 milliard d’euros (+155%; consensus: 1,113 milliard), ce qui a porté la marge d’Ebitda de 14,6% à 25%. Inditex a réalisé un bénéfice net de 421 millions d’euros (le consensus tablait sur 358,5 millions d’euros), soit 0,135 euro par action, alors que 12 mois plus tôt, il faisait part d’une perte nette de 409 millions d’euros – la première, en 20 ans de cotation.

Malgré les circonstances, la trésorerie nette est demeurée exceptionnellement élevée (7,18 milliards d’euros), ce qui mérite d’être souligné. Les ventes ayant augmenté, entre le début mai et la mi-juin, de 102% par rapport au chiffre enregistré un an auparavant, les perspectives pour le deuxième trimestre sont encourageantes.

Conclusion

Inditex n’avait pas annoncé d’augmentation de son chiffre d’affaires et de son bénéfice l’année dernière, du jamais vu depuis son entrée en Bourse. La qualité de sa direction et de son modèle d’affaires ne peut en aucun cas être mise en cause. Depuis le redressement du cours, la capitalisation boursière se rapproche à nouveau des 100 milliards d’euros. Arrêté à 13, le rapport valeur de l’entreprise (EV)/Ebitda escompté pour l’exercice est de 15% environ inférieur à la moyenne des cinq dernières années. Nous recommandons toujours d’acheter le titre.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 30,79 euros

Ticker: ITX SM

Code ISIN: ES0148396007

Marché: Madrid

Capit. boursière: 95,9 milliards EUR

C/B 2021: 84

C/B attendu 2022: 28

Perf. cours sur 12 mois: +29%

Perf. cours depuis le 01/01: +19%

Rendement du dividende: 1,9%

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