Intel

Croissance escomptée toujours pas au rendez-vous

23,06 USD 4C – alléger

Depuis le 2e trimestre de l’an dernier, Intel surpassait systématiquement les prévisions moyennes des analystes. Hélas, au trimestre dernier, cette heureuse série a pris fin. Non que le premier producteur de semi-conducteurs au monde ait enregistré des résultats subitement très décevants, mais ses chiffres étaient “seulement” en ligne avec le consensus. Ce qui est plus ennuyeux en revanche, c’est que ce facteur s’est accompagné d’un abaissement des prévisions pour l’ensemble de l’exercice. Ces deux éléments ont été sanctionnés en Bourse. Sur le marché des semi-conducteurs, les tendances du 1er trimestre se sont confirmées au cours des derniers mois. Le marché du PC est sous pression en raison de la baisse des dépenses des consommateurs et de la cannibalisation du secteur par les tablettes et, dans une moindre mesure, des smartphones. Qui plus est, le lancement de Windows 8 (le nouveau système d’exploitation de Microsoft) n’a pas eu le succès escompté. Sur la base des chiffres provisoires publiés par Gartner, les ventes de PC ont reculé de 10,9% au 2e trimestre en rythme annuel. C’est déjà le 5e trimestre consécutif de baisse. Au 2e trimestre, Intel a vu son CA se replier de 5,1% sur base annuelle, à 12,81 milliards USD, ce qui était en ligne avec les prévisions. Par rapport au 1er trimestre, on note un progrès de 1,8%. Sur base annuelle, le bénéfice net a baissé de 29%, à 2 milliards USD. En termes de rentabilité, le groupe a enregistré une légère progression sur base trimestrielle : sa marge brute est passée de 56,2 à 58,3%, ce qui est conforme aux attentes. Par rapport à la même période un an plus tôt, la marge brute est encore de 5% inférieure, ce qui est notamment imputable aux investissements de départ liés à la nouvelle technologie de production 14 nanomètres. Le PC Client Group, qui constitue encore – et de loin – le principal département du groupe avec une part de 63% du CA du groupe, a vu son CA, ses volumes et sa rentabilité poursuivre leur baisse. Cette déconvenue a été insuffisamment compensée par la meilleure prestation du Data Center Group (cloud computing et stockage), qui ne s’adjuge encore que 21% du CA. Intel est du reste toujours un peu à la traîne en matière de semi-conducteurs pour appareils mobiles. La ligne de produits Atom pour le marché des smartphones et des tablettes ne parvient en effet pas à concurrencer les produits de Qualcomm, Samsung et Nvidia, notamment. Intel mise généralement sur les performances, mais en matière d’appareils mobiles, la consommation et l’autonomie constituent généralement des facteurs de plus grande importance. Changer cet état de fait est l’une des priorités du nouveau PDG Brian Krzanich. Pour la période sous rapport en cours, Intel annonce un CA compris entre 13 et 14 milliards USD, soit une croissance moyenne de 5,4% sur base trimestrielle. La marge brute se situera entre 59 et 63%. Jusqu’ici, Intel tablait pour 2013 sur une croissance du CA modeste de 2 à 3% et sur une marge brute de 60%. Le groupe a ajusté ces objectifs : le CA ne connaîtra aucune croissance cette année et la nouvelle estimation en termes de marges se situe entre 57 et 61%. Les prévisions d’investissements ont été abaissées pour la deuxième fois cette année d’un milliard USD et s’élèvent désormais à 11 milliards USD (plus ou moins 0,5 milliard), soit autant que l’an dernier. Intel a clos le 2e trimestre sur une trésorerie de 17,35 milliards USD, pour une dette de long terme de 13,15 milliards USD.

Malgré des résultats plutôt moyens, l’action a évolué parallèlement au Nasdaq au 2{+e} trimestre. Depuis le début de l’année, Intel est cependant encore en retrait de quelques pour cent par rapport à l’indice technologique. Actuellement, il y a peu de raisons de conserver l’action en portefeuille. La croissance annoncée au 2{+e} semestre n’aura pas lieu et nous ne savons toujours pas comment la société rattrapera son retard dans le segment mobile. A court terme, nous n’entrevoyons pas d’amélioration de ses marchés principaux et sa valorisation (12 fois le bénéfice attendu) n’est pas particulièrement attrayante. Le conseil “alléger” est donc réitéré (rating 4C).

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