Inditex/Zara victime de son succès

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C’est au printemps 2001 qu’Inditex est entré en Bourse. Il n’a cessé de croître depuis, avec un bénéfice en hausse systématique. L’action affiche un return de 320% sur ces dix dernières années. Mais là, la marge bénéficiaire du groupe est sous pression.

Le groupe Inditex (la contraction de Industria de Diseno Textil), propriétaire de la célèbre chaîne de prêt-à-porter Zara, a fêté ses 50 ans il y a quatre ans. Il a été fondé en 1963 par Amancio Ortega Gaona (actuellement la plus grosse fortune d’Europe) et ne produisait à l’époque que des vêtements féminins. Il a amorcé un virage en 1975 en ouvrant la première boutique Zara à La Corogne (Galice), dans le nord de l’Espagne. En 1988, il inaugurait sa première enseigne à l’international, à Porto, et un an plus tard, la deuxième, à New York. Au printemps 2001, Inditex entrait en Bourse de Madrid. Au 31 juillet dernier, on recensait 2092 boutiques Zara, toutes situées à des endroits sélectionnés avec soin, dans des villes populaires de 93 pays. Le groupe tire environ deux tiers de son chiffre d’affaires (CA) des boutiques Zara, mais revendique au total 8 marques (outre Zara, il y a Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe). Il compte 7405 points de vente (300 de plus qu’il y a 12 mois) et emploie plus de 150.000 personnes. En ligne, le géant du textile est présent sur 41 marchés.

Ce qui fait la force de Zara/Inditex, c’est son modèle d’affaires flexible et intégré, où design, production, logistique et ventes sont en parfaite symbiose. Les dernières tendances de la mode sont immédiatement intégrées dans le design de 36.000 nouveaux articles par an. Les boutiques sont abreuvées de nouveautés deux à six fois par semaine. Le feed-back des clients entraîne une éventuelle réorientation des collections. Les commandes en ligne sont livrées en 24 à 48 heures partout dans le monde. Et cette croissance n’est pas passée inaperçue sur la Bourse de Madrid. L’action est devenue une grande favorite des investisseurs. Entre fin 2009 et la fin de l’an dernier, la capitalisation boursière est passée de 18 à 100 milliards d’euros. L’action affiche un return de 320% sur les dix dernières années.

Sur les six premiers mois de l’année 2017/2018 (date de clôture : 31/1), le groupe a réalisé un CA de 11,7 milliards d’euros, soit 11,5% de plus qu’au cours de la même période l’an dernier. Sur la période, le bénéfice net s’est hissé de 9%, à 1,37 milliard d’euros, c’est moins que le consensus. Le bénéfice brut a progressé de 11%, ce qui suppose une marge brute légèrement inférieure de 56,4%. La croissance du CA à cours de change constant est ressortie à 6%. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a pour sa part augmenté de 9%, à 2,3 milliard d’euros. Au début du deuxième trimestre, la croissance du CA a totalisé 12 % à cours de change constant. Inditex a environ 5,5 milliards d’euros de liquidités au bilan et augmente chaque année son dividende. Le 2 novembre, le groupe versera un dividende intérimaire de 1,1 milliard d’euros ou 0,34 euro par action. Mais Inditex n’est propriétaire que de quelques magasins. La majorité est sous contrat de leasing.

Conclusion

Inditex est à n’en pas douter une action de grande qualité, mais elle est chère, à 28 fois le bénéfice attendu 2017-18 et 25,5 fois celui escompté en 2018-19, ainsi qu’à un rapport attendu entre la valeur d’entreprise (EV) et l’EBITDA de 17. La marge, très élevée, est en outre sous pression. C’est pourquoi nous en restons à un conseil neutre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Devise : euro

Bourse : Madrid

Capit. boursière : 97,8 milliards EUR

C/B 2016 : 30

C/B attendu 2017 : 28

Perf. cours sur 12 mois : -1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -3 %

Rendement du dividende : 1,6 %

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