Inditex, un miracle de croissance

Au début du quatrième trimestre en cours, la croissance du chiffre d’affaires a totalisé 16% à cours de change constant, la plus belle progression en plus d’un an. L’action est de très grande qualité, mais aussi très chère. Conserver.

Inditex (Industria de Diseno Textil) est le propriétaire de la célèbre chaîne de prêt-à-porter Zara. Il y a trois ans, le groupe a fêté ses cinquante ans: il a été fondé en 1963 par Amancio Ortega Gaona (actuellement l’homme le plus riche d’Europe) et était alors producteur de vêtements féminins. Un virage a été amorcé en 1975 lorsque la première boutique Zara a ouvert ses portes à La Corogne (Galice), dans le nord de l’Espagne. En 1988, le groupe a inauguré sa première boutique en dehors de l’Espagne, à Porto, puis l’année suivante il en ouvrait une à New York. Aujourd’hui, on recense plus de 2000 boutiques Zara, toutes situées à des endroits sélectionnés avec soin, dans des villes populaires de 92 pays. Bien qu’il tire environ deux tiers de son chiffre d’affaires (CA) des boutiques Zara, le groupe revendique aujourd’hui 8 marques (outre Zara, Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe) et 7096 points de vente, et emploie plus de 150.000 personnes. En ligne, le géant du textile est présent sur 41 marchés. L’entrée en Bourse est intervenue au printemps 2001. Inditex n’a cessé de se développer depuis, avec un bénéfice en hausse systématique depuis l’IPO.

Ce qui fait la force de Zara/Inditex, c’est son modèle d’affaires flexible et intégré, où design, production, logistique et ventes sont en parfaite symbiose. Les dernières tendances en matière de mode sont immédiatement intégrées dans le design de pas moins de 36.000 nouveaux articles par an. Les boutiques sont abreuvées de nouveautés deux à six fois par semaine. Des boutiques qui offrent un bon rapport qualité-prix. Le feed-back des clients entraîne une éventuelle réorientation des collections. Les commandes sont livrées en 24 à 48 heures partout dans le monde. Cette croissance n’est pas passée inaperçue sur la Bourse de Madrid. L’action est devenue une grande favorite des investisseurs. Entre fin 2009 et fin 2016, la capitalisation boursière est passée de 18 à près de 100 milliards d’euros (EUR). L’action a affiché un rendement de 185% sur les cinq dernières années, alors que l’indice IBEX a stagné à +30%. Sur les neuf premiers mois de l’année 2016-2017 (date de clôture: 31/1), le groupe a réalisé un CA de 16,4 milliards EUR, soit 11% de plus qu’à la même période l’an dernier. Le bénéfice net s’est hissé sur cette période à 2,21 milliards EUR, ce qui est supérieur à la prévision moyenne des analystes. Le bénéfice brut a progressé de 9%, impacté par les fluctuations de change, qui ont érodé la marge brute de 58,8 à 57,9%. La croissance du CA à cours de change constant est ressortie à 15%. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) a pour sa part augmenté de 8%, à 3,61 milliards EUR. Au début du quatrième trimestre en cours, la croissance du CA a totalisé 16% à cours de change constant, la plus belle progression en plus d’un an. Inditex a 5 milliards EUR de liquidités au bilan et augmente chaque année son dividende, mais le groupe n’est propriétaire que de quelques magasins – les autres sont sous contrat de leasing.

Conclusion

Inditex est sans aucun doute une action de grande qualité, mais l’action est aussi (très) chère, à 31 fois son bénéfice attendu 2016-2017, 28 fois celui de 2017-2018, et un rapport escompté entre la valeur d’entreprise (EV) et l’EBITDA de 18. C’est pourquoi nous n’allons pas au-delà d’un conseil neutre.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

Devise : euro (EUR)

Marché : Madrid

Capitalisation boursière : 98,7 milliards EUR

C/B attendu 2016 : 31

C/B attendu 2017 : 28

Perf. cours sur 12 mois : +9%

Perf. cours depuis le 01/01 : -2,5%

Rendement du dividende : 1,4%

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