Inditex: 30 milliards de capitalisation partis en fumée en un mois!

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Inditex connaît la crise la plus profonde de son histoire. Pour la première fois depuis son introduction en Bourse, le géant ne sera pas en mesure d’accroître ses ventes et ses bénéfices.

Inditex (pour Industria de Diseno Textil) est la société mère de la chaîne de vêtements Zara. Le groupe spécialisé dans la confection textile a été fondé en 1963 par Amancio Ortega Gaona (aujourd’hui l’une des plus grandes fortunes d’Europe). En 1975, il s’est lancé dans le prêt-à-porter en ouvrant un premier magasin Zara, à La Corogne, en Espagne. Treize ans plus tard, il s’implantait à l’étranger – inauguration d’une boutique à Porto en 1988, puis à New York l’année d’après. Au 31 janvier 2020, la planète abritait 2.142 magasins Zara.

Le groupe tire quelque 70% de son chiffre d’affaires (CA) des magasins Zara mais compte encore sept autres marques (Pull&Bear, Massimo Dutti, Bershka, Stradivarius, Oysho, Zara Home et Uterqüe). Inditex est présent sur 96 marchés, au travers de 7.469 points de vente (21 de moins que fin janvier 2019), et emploie plus de 150.000 personnes. Sa trajectoire de croissance est remarquable. Grâce à son modèle d’affaires flexible et intégré, son bénéfice annuel n’a cessé d’augmenter depuis son introduction en Bourse de Madrid.

Cependant, en l’espace de quelques semaines seulement, le groupe a vu sa capitalisation boursière de plus de 100 milliards d’euros diminuer d’environ un tiers. A la mi-mars, après avoir communiqué les chiffres annuels 2019-2020 (exercice clos le 31/1), la direction a signalé que 4.000 magasins avaient été fermés et que les ventes à périmètre comparable avaient chuté de 24,1% au cours des deux premières semaines de mars; or à cette date, dans de nombreux pays, il n’était pas encore question de crise sanitaire. Elle ne s’est pas encore prononcée sur la question du versement d’un dividende. Il ne faut probablement pas s’attendre à ce que l’assemblée générale de juillet décide d’en distribuer. Et dire qu’il y a un an à peine, le conseil d’administration avait opté pour une augmentation du pay-outratio (la part du bénéfice reversée aux actionnaires) de 50 à 60%. Ainsi pour l’exercice 2018-2019 le dividende a-t-il été relevé de 17%, de 0,75 à 0,88 euro brut par action, soit le double du dividende payé pour l’exercice 2011-2012.

Compte tenu de la fermeture de nombre de ses magasins, le géant du prêt-à-porter mise tout sur les ventes en ligne, qui ne devraient pas le décevoir puisqu’elles ont déjà représenté 14% de son chiffre d’affaires (CA) l’année dernière, soit une croissance de 23 % en glissement annuel. L’on notera néanmoins qu’en Chine, elles se sont contractées de 18% au cours des deux premiers mois de l’exercice courant – le contexte n’encourage certes pas à faire des emplettes. Rappelons, bien que l’exercice courant ne sera pas comparable, qu’à l’exercice 2019-2020, le CA annuel s’est élevé à 28,29 milliards d’euros, ou 8 % de plus qu’à l’exercice précédent (mais +6,5%, à périmètre comparable), et que le bénéfice net s’était accru de 12%, à 3,85 milliards d’euros, avant dépréciation des stocks (après: +6%, à 3,64 milliards).

Conclusion

Inditex connaît la crise la plus profonde de son histoire. Pour la première fois depuis son introduction en Bourse, le géant ne sera pas en mesure d’accroître ses ventes et ses bénéfices. Cette perspective lui a coûté 30 milliards d’euros de capitalisation boursière. Pour autant, cela ne remet pas en question la qualité du groupe. La crise a au moins pour avantage d’avoir fait reculer de manière significative la valorisation du groupe, et dans une perspective de plusieurs années, elle évolue vers un niveau attrayant. Une action à garder à l’oeil, donc.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 22,50 euros

Ticker: ITX SM

Code ISIN: ES0148396007

Marché: Madrid

Capit. boursière: 70,1 milliards EUR

C/B 2020: 19

C/B attendu 2021: 29

Perf. cours sur 12 mois: -12%

Perf. cours depuis le 01/01: -28%

Rendement du dividende: –

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