IBM n’est plus sous-valorisé et à court terme, il a peu de potentiel haussier. C’est pourquoi nous abaissons notre conseil. Conserver/attendre.

Il y a deux façons de juger les résultats trimestriels récents d’IBM. Les optimistes se concentreront sur le dividende, le rachat d’actions propres et la hausse du bénéfice par action qui s’ensuivra, mais aussi sur la croissance des activités stratégiques du groupe. Les autres ne verront que les faibles marges et un chiffre d’affaires (CA) qui est en baisse depuis 16trimestres consécutifs, avec aucune amélioration en perspective. Entre janvier et mars, le CA du groupe a une nouvelle fois reflué de 4,6%, à 18,68milliards USD. Le dollar cher a gâché le tableau cette fois encore pour IBM, qui génère environ deux tiers de son CA en dehors de son marché domestique. Sans considérer les effets de change, le repli du CA s’est limité à 2%. IBM a identifié plusieurs activités stratégiques qui devraient à nouveau contribuer à sa croissance. Il s’agit, outre le cloud computing, de l’analyse avancée de données (Intelligence artificielle Watson), des services mobiles et de la sécurisation. Le CA de ces activités stratégiques a progressé au trimestre écoulé de 14%, à 7milliards USD, ce qui représente 37% du CA du groupe. Dans les services cloud, IBM occupe désormais la 3e ou la 4e place, en fonction du critère. Au trimestre écoulé, les services cloud ont connu une croissance de 34%. Les services mobiles se sont encore mieux comportés, avec une hausse de 88%, tandis que la croissance de la sécurisation et des logiciels analytiques s’est limitée respectivement à 18% et 7%. C’est cependant insuffisant pour arrêter le repli continu du CA au niveau du groupe. Le bénéfice par action, à 2,39USD, était toutefois supérieur aux prévisions grâce à la baisse du nombre d’actions en circulation de 28millions. Le bénéfice net s’est inscrit en baisse de 13,5%, à 2milliards USD. Les prévisions de bénéfice pour l’ensemble de l’année sont restées inchangées à 13,5USD par action. La marge brute s’est érodée à 46,5%, contre 48,2% un an plus tôt. Le CA des Cognitive Systems (logiciels et assimilés) a reculé de 1,7%. Dans le pôle Services, le repli ressort à 4,3% et dans les Technology Services and Cloud, le plus important département du groupe, le recul s’est limité à 1,5%. Le pôle Systems, Logiciels et Systèmes opérateurs, a enregistré la moins bonne performance: un repli du CA de près de 22% et même une marge opérationnelle négative (-0,5%). En 2015, IBM a versé 9,4milliards USD à ses actionnaires sous la forme de dividendes et du rachat d’actions propres. Au 1ertrimestre écoulé, il a distribué 2milliards USD, 1,2milliard USD de dividendes et 0,8million USD d’actions rachetées. Cette année, les cash-flows libres devraient être dans le haut de la fourchette des prévisions initiales (11 à 12milliards USD) mais inférieurs aux 14,2milliards USD de l’exercice passé. À la fin du 1ertrimestre, IBM avait 14,9milliards USD en caisses. La dette, sans considérer la division Financements du groupe, s’élevait à 18,8milliards USD.

Conclusion

Depuis le plancher de janvier, la capitalisation boursière d’IBM a progressé de 30%. Après les chiffres trimestriels, l’action a dû dévisser de quelques pour cent. IBM capitalise 11fois le bénéfice escompté pour cet exercice. Après la hausse de cours, le rendement dividendaire était revenu à 3,5%. IBM n’est plus sous-valorisé et à court terme, il a peu de potentiel haussier. C’est pourquoi nous abaissons notre conseil.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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