Encore trop tôt pour condamner sa sous-performance de l’an dernier.

Le groupe technologique américain IBM n’est toujours pas parvenu à inverser la tendance au 4e semestre. Le chiffre d’affaires (CA) a baissé pour le 7e trimestre d’affilée sur une base annuelle et s’est à nouveau établi en dessous des attentes. Entre octobre et décembre, il s’est monté à 27,7 milliards USD, 5,5% de moins qu’un an plus tôt. C’est également le quatrième faux pas en autant de trimestres, car les analystes prévoyaient 0,5 milliard USD de plus. Sur l’ensemble de l’exercice, le CA a également reculé de 5% à 99,8 milliards USD. La croissance du CA est depuis longtemps le point faible d’IBM. Il n’a plus progressé depuis 2011 et est retombé à son niveau de 2007. Heureusement, la situation paraît un peu meilleure pour ce qui concerne l’évolution du bénéfice par action. Au 4e trimestre, le bénéfice ajusté par action a progressé de 14% sur une base annuelle, à 6,13 USD. Un résultat qui était de plus supérieur aux prévisions des analystes. IBM doit cette performance à un contrôle plus strict des coûts et à la cession de départements moins rentables, mais surtout à son programme de rachat d’actions propres. IBM y a à nouveau consacré 5,8 milliards USD au 4e trimestre. Sur l’ensemble de l’exercice, le bénéfice nominal (16,5 milliards USD) est même en léger recul. Mais grâce à la diminution du nombre d’actions en circulation, le bénéfice par action a gagné 7%. C’est surtout le net recul des ventes dans la division Serveurs qui pose problème. Ou posait. Dès après la publication des résultats, IBM a annoncé la vente de cette division à Lenovo pour 2,3 milliards USD. Les concurrents peuvent fournir un certain nombre de composants à moindre prix grâce à un modèle de location (via le cloud). IBM est également actif dans ce segment, mais a encore du pain sur la planche pour reprendre les parts de marché perdues. L’an dernier, le CA des services cloud a en tout cas progressé de 69%, à 4,4 milliards USD. Pour le 2e trimestre d’affilée, les marchés émergents ont déçu (CA : -9%). En Asie, le repli atteint même 16%, avec surtout une très mauvaise performance en Chine (-23%). Pour l’instant, IBM ne semble pas s’inquiéter de l’évolution du CA et a prévu un bénéfice par action de 18 USD pour l’exercice en cours. Il pourrait même atteindre 20 USD en 2015, un objectif fixé depuis plusieurs années et que le groupe maintient pour l’instant. Grâce à ses cash-flows élevés, IBM est à même de poursuivre la stratégie de ces dernières années encore un temps. Ainsi, 15 milliards USD supplémentaires ont été libérés pour le rachat d’actions propres. La direction a donc du temps pour trouver de nouveaux pôles de croissance. Ce pourraient être, par exemple, les services cloud en combinaison avec le segment mainframe.

Conclusion :

Malgré les prévisions optimistes en matière de bénéfice pour cette année et l’an prochain, l’absence de croissance du chiffre d’affaires inquiète les marchés. C’est ce qui explique la sous-performance de 30% par rapport au S&P500 l’an dernier. Nous estimons qu’il est encore trop tôt pour condamner IBM. Big Blue s’est déjà réinventé à plusieurs reprises. A 10 fois le bénéfice attendu, IBM est aujourd’hui moins cher que les autres groupes technologiques diversifiés. Une éventuelle vente de la branche hardware pourrait être un catalyseur à court terme. Vous pouvez acquérir une première position.

Conseil: première position

Risque: faible

Rating: 2B

Partner Content