IBM: une valeur de rendement défensive

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L’investisseur en quête d’une entreprise en croissance n’optera pas pour IBM; son action intéressera ceux pour qui prime la stabilité du dividende.

Au 2e trimestre, IBM a, comme au précédent, vu son chiffre d’affaires (CA) s’accroître. Si le taux de croissance est relativement faible (+3%), il s’agit néanmoins de la plus forte hausse du CA depuis trois ans. Cependant, à cours de change constants, le CA est resté stable. A 18,75 milliards de dollars, il a dépassé le consensus (18,3 milliards). Le CA cumulé des deux premiers trimestres s’élève à 36,5 milliards; il est de 2% supérieur à celui de l’an passé mais si l’on tient compte de l’effet de change, il accuse un recul de 1%. A 2,1 milliards de dollars, ou 2,33 dollars par action, le bénéfice net ajusté a lui aussi battu le consensus (2,29 dollars); sur le 1er semestre, il atteint 3,6 milliards de dollars, ou 4,1 dollars par action. Les analystes escomptent 10,91 dollars par action sur l’ensemble de l’exercice.

IBM mise sur le cloud hybride, couplé à l’intelligence artificielle et à la sécurisation. Ce cloud combine le cloud public (logiciels, stockage) et le cloud privé (centres de données). Selon Arvind Krishna, le CEO, ce marché vaudra à terme 1.000 milliards de dollars. C’est depuis que le groupe a acquis Red Hat, en 2019, qu’il dispose d’une plateforme de cloud hybride. Laquelle a été intégrée à la division Cloud & Cognitive Software, dont le CA s’est accru de 6% (+2,5% après l’effet de change), à 6,1 milliards de dollars. Les revenus totaux du cloud ont augmenté de 13%, à 7 milliards de dollars. Global Business Services (consultance) a signé une hausse de 12%, à 4,3 milliards de dollars. Le CA de Systems (matériel) a en revanche reculé de 7%, à 1,7 milliard de dollars. Avant la fin de l’année, Managed Infrastructure Services (MIS), actuellement un segment de la division Global Technology Services, deviendra une société autonome et sera baptisé Kyndryl. Il réalise chaque année un CA de l’ordre de 19 milliards de dollars, soit un quart du CA consolidé. Il emportera une partie de la dette du groupe.

Depuis qu’IBM a cessé de racheter ses actions (après l’acquisition de Red Hat), son bilan s’est nettement amélioré. Le groupe a produit un milliard de dollars de cash-flow disponible; abstraction faite des dépenses de restructuration et du coût de la scission à venir: 1,6 milliard de dollars.

Le cash-flow disponible ajusté du 1er semestre s’établit à 3,6 milliards de dollars. La direction d’IBM estime qu’il atteindra 11-12 milliards de dollars sur l’ensemble de l’exercice. Au cours des six premiers mois de l’année, IBM a dépensé trois milliards de dollars pour des acquisitions. Augmenté de 0,01 dollar, à 1,64 dollar par action, le dividende trimestriel a représenté une dépense de 1,5 milliard de dollars. Au titre de l’exercice précédent, IBM a versé pour 5,8 milliards de dollars de dividendes, soit environ 75% des bénéfices nets. En dépit de l’abondant cash-flow produit, le groupe a vu ses liquidités baisser de 14,3 milliards de dollars fin 2020 à 8,2 milliards fin juin; un recul qu’expliquent les acquisitions et le remboursement de la dette (6,4 milliards). Celle-ci s’élevait fin juin à 55,2 milliards de dollars.

Conclusion

IBM est une entreprise technologique qui n’est pas valorisée en tant que telle, pour la bonne raison que ses chiffres d’affaires et marges ne sont pas près de s’accroître. La croissance des activités cloud progresse certes et la scission de MIS est une bonne chose, mais elles feront peu la différence au niveau du groupe. Heureusement, le dividende est généreux et stable. La valorisation d’IBM est par ailleurs raisonnable.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 142,8 dollars

Ticker: IBM US

Code ISIN: US4592001014

Marché: New York Stock Exchange

Capit. boursière: 128 milliards USD

C/B 2020: 16,5

C/B attendu 2021: 13

Perf. cours sur 12 mois: +13%

Perf. cours depuis le 01/01: +13%

Rendement du dividende: 4,6%

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