Google

Potentiel de croissance sous-estimé

1034,12 USD – 4C ALLEGER

Peut-être vous rappelez-vous l’introduction en Bourse de Google à 85 USD en automne 2004. L’événement avait été abondamment commenté, notamment en raison d’un cours d’introduction jugé bien trop élevé par de nombreux analystes. Un peu plus de neuf ans plus tard, l’action vient de franchir le cap des 1000 USD après la publication des derniers résultats trimestriels. Il faut dire que le groupe Google actuel n’est en rien comparable à la jeune entreprise Internet de 2004. Le marché de la publicité en ligne a explosé et l’arrivée de l’Internet mobile a encore accentué ce phénomène. Google a également développé plusieurs applications périphériques et cultivé le succès du site vidéo YouTube. Enfin, l’entreprise Internet a joué un grand rôle dans le succès du système d’exploitation mobile Android et est désormais active dans le hardware avec l’acquisition de Motorola. Avec un cours multiplié par 12, Google n’est plus précédé que par Apple et Exxon Mobil en termes de valeur boursière. La marque Google est également la deuxième marque la plus chère au monde. Pourtant, le sentiment était plutôt négatif à l’issue des résultats du 2e trimestre. Le nouveau modèle publicitaire Enhanced Campaigns éprouvait des difficultés à sortir des starting-blocks et le chiffre d’affaires (CA) du 2e trimestre était resté en deçà des attentes. Résultat : l’action avait abandonné près de 10%. Mais au début du mois, Google a surpris tous les observateurs avec des résultats supérieurs aux prévisions (revues à la baisse).Le CA brut consolidé (hors commissions reversées aux sites partenaires) a progressé de 12% sur une base annuelle à 14,89 milliards USD. On remarquera que les sites propres se sont montrés particulièrement performants, avec une croissance de 22%. Les sites en gestion propre génèrent désormais 63% du CA, alors que la part des sites partenaires est retombée à 21%. Le bénéfice net a progressé de 36% sur une base annuelle à un peu moins de 3 milliards USD, soit 11,24 USD par action. Google a cependant été aidée par une nette baisse de la facture fiscale. Le nombre de clics rémunérés, soit le nombre de fois où les internautes ont cliqué sur une publicité Google, a progressé de 26% au 4e trimestre par rapport à la même période il y a un an, et de 8% par rapport au 2e trimestre. Sur la même période, l’indemnité versée par les annonceurs à Google (coût par clic) a reculé de 8% sur une base annuelle et de 4% sur une base trimestrielle. Cette baisse de tarif est donc largement compensée par l’augmentation des volumes. Aujourd’hui, Google détient environ un tiers du marché de la publicité en ligne. Les recherches sponsorisées produisent toujours la majeure partie des revenus, un domaine dans lequel Google profite de la position dominante de son moteur de recherche. Motorola Mobility, acquise l’an dernier, a vu son CA baisser de 34% sur une base annuelle à 1,18 milliard USD, ce qui porte la part du hardware dans le CA du groupe à 8%. La perte opérationnelle du département s’est creusée à 248 millions USD, surtout sous l’effet des charges de restructuration. Google a réduit l’offre, fermé des bureaux et licencié du personnel. A long terme, l’investissement dans Motorola est considéré comme un levier pour la promotion de la plateforme Android et le développement de capacités de production pour des smartphones et tablettes propres (notamment la ligne Nexus).

Google est toujours dans une phase de croissance, ce qui rend l’entreprise plus difficile à valoriser que les groupes technologiques classiques comme IBM, Cisco ou Microsoft. Malgré la rupture du seuil psychologique très important de 1000 USD, la valorisation de l’action – à 23 fois le bénéfice attendu pour cet exercice – est toujours inférieure à sa moyenne sur ces cinq dernières années. Google reste cependant très dépendante des budgets publicitaires, et la concurrence ne reste pas les bras croisés. Nous prévoyons dès lors une évolution volatile du cours et recommandons aux détenteurs de l’action de prendre une partie de leurs bénéfices après le récent rebond. Alléger (4C).

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