Goldcorp, une retardataire digne d’achat

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La production des plus grandes mines du groupe est restée inférieure aux attentes ces deux derniers trimestres. Mais le rapport semestriel a également mis en évidence des aspects très positifs.

Le groupe canadien Goldcorp est le quatrième producteur d’or au monde. Ses neuf mines, toutes réparties sur le continent américain, ont produit 2,87 millions d’onces troy d’or au total l’an dernier. Le métal jaune représente 76% du chiffre d’affaires (CA) du groupe. L’argent et le zinc se contentent de 11% chacun, et le solde (4%) provient du plomb. L’an dernier, Goldcorp a dévoilé son programme 20/20/20, qui prévoit d’augmenter la production et les réserves de 20% tout en réduisant les coûts de production de 20% sur une période de cinq ans (2016 à 2021). Cette année sera en tout cas une année de transition, où la production ne dépassera pas 2,5 millions d’onces troy.

L’action Goldcorp s’échange à un niveau à peu près inchangé depuis le début de cette année, alors que le Van Eck Vectors Gold Miners Index a gagné 17%. La production des plus grandes mines du groupe est restée inférieure aux attentes ces deux derniers trimestres, en raison de problèmes opérationnels, d’une catastrophe naturelle et de troubles sociaux. Au deuxième trimestre, la production du groupe n’a pas dépassé 635.000 onces troy, alors qu’elle s’était élevée à 655.000 onces au premier trimestre. Le coût de production total est en revanche retombé à 800 dollars l’once sur la même période, par rapport à une moyenne de 856 dollars l’an dernier. Le groupe a dès lors revu à la baisse ses prévisions de coût de production moyen pour l’ensemble de l’exercice, de 850 à 825 dollars. Goldcorp ambitionne de ramener ce coût à environ 700 dollars d’ici 2021. Il veut en outre réaliser pour la mi-2018 des économies à hauteur de 250 millions de dollars.

L’action a été sanctionnée par les investisseurs en raison des doutes concernant la croissance du groupe. Eleonore (Canada), Cerro Negro (Argentine) et Peñasquito (Mexico), qui doivent porter la production du groupe à 3 millions d’onces troy au cours des années à venir, peinent à décoller jusqu’à présent. Et l’on craint qu’il n’en aille pas autrement pour le projet Coffee, dans la province canadienne du Yukon, racheté l’an dernier pour plus de 400 millions de dollars. Coffee dispose de 2,18 millions d’onces de réserves, mais plusieurs problèmes apparus ces derniers mois pourraient ralentir le processus d’autorisation. Pour l’instant, Goldcorp maintient que la mine sera opérationnelle en 2021.

Mais on retiendra aussi plusieurs éléments positifs. Peñasquito sera étendue, alors que les couches de minerai exploitées sont de plus en plus riches. Après une réorganisation, Cerro Negro devrait également améliorer ses performances. Les dépenses d’investissement étaient supérieures aux cash-flows opérationnels au deuxième trimestre, raison pour laquelle les cash-flows libres étaient négatifs à hauteur de 75 millions de dollars. Au terme du premier semestre, Goldcorp avait 123 millions de dollars en caisse. Sa dette s’élevait à 2,51 milliards de dollars. La dette nette correspond ainsi à 1,6 fois le bénéfice opérationnel (EBITDA), ce qui reste gérable. La vente de plusieurs actifs non essentiels a rapporté au groupe 500 millions de dollars, qui seront investis dans de nouveaux projets.

Conclusion

Si plusieurs actifs n’apportent pas ce que l’on attend d’eux, cela signifie aussi que le groupe conserve une grande marge de progression. La direction a confirmé ses prévisions de production et réduit les coûts conformément à l’objectif fixé. À 0,9 fois la valeur comptable, la valorisation de Goldcorp est alléchante. L’action s’échange moyennant une décote par rapport au reste du secteur.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

Devise : dollar

Marché : NYSE

Capit. boursière : 11,5 milliards USD

C/B 2016 : 43

C/B attendu 2017 : 34

Perf. cours sur 12 mois : -12,1 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -1,5 %

Rendement du dividende : 0,7

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