Gold Fields: South Deep déçoit toujours

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South Deep, la seule mine sud-africaine (dont les réserves sont estimées à plus de 68 millions d’onces troy d’or) que détient encore Gold Fields, lui cause plus de soucis que tous ses autres actifs réunis. Cependant, toutes les mauvaises nouvelles sont déjà intégrées dans le cours, selon nous.

Depuis son rachat, il y a 12 ans, à Barrick Gold, Gold Fields a injecté des milliards de dollars dans la mine South Deep. Mais l’extraction a toujours posé d’immenses difficultés techniques et opérationnelles: il faut creuser jusqu’à 2,4 à 3 kilomètres pour trouver le minerai. South Deep a extrait l’an passé 281.000 onces troy, soit 13 % de la production de Gold Fields. La direction avait annoncé en février une production de 321.000 onces troy pour 2018: deux mois plus tard, les pronostics étaient ramenés à 244.000 onces. Le plan de restructuration adopté en août (le site perdait 100 millions de rands (ZAR) par mois) a engendré le licenciement de quelque 1.100 salariés et 400 contractuels. Après plusieurs tentatives de négociation, les syndicats ont enclenché, le 2 novembre, une grève, qui n’est toujours pas terminée. Le mouvement coûte au groupe six millions de rands par jour. Gold Fields considère désormais que South Deep, qui emploie 5.000 personnes, ne travaillera plus cette année. Sa production se limitera donc à 154.600 onces troy, soit moins de la moitié des prévisions initiales. Or l’équilibre ne peut être atteint qu’à partir de 300.000 onces au bas mot. La production est demeurée limitée à 49.500 onces au troisième trimestre, pour un coût de 1.663 dollars l’once; elle est donc, pour l’heure, fort éloignée des 500.000 onces annoncées pour 2022. Les difficultés chroniques de South Deep avaient précédemment déjà incité la direction à ramener de 2,08-2,1 millions à 2 millions d’onces troy la production prévisionnelle consolidée. Si cet ajustement est limité, c’est grâce aux bons résultats des activités internationales – la production prévisionnelle des mines hors Afrique du Sud a même été revue à la hausse. Les coûts de production se sont établis à 977 dollars en moyenne au troisième trimestre; ils sont estimés à 990-1.010 dollars pour l’intégralité de l’exercice, contre 955 dollars en moyenne en 2017.

L’extension de la mine Damang, au Ghana, se déroule conformément au calendrier. Le site, dont la durée de vie est prolongée jusqu’en 2025, devrait extraire cette année 160.000 onces troy. C’est là qu’a été actée au troisième trimestre la structure de coûts la plus faible du groupe. Celui-ci investit 240 millions de dollars pour maintenir ouverte jusqu’en 2040 la mine péruvienne Cerro Corona. En Australie, le projet Gruyère sera opérationnel à la mi-2019; une fois qu’elle aura atteint sa vitesse de croisière, cette joint-venture avec Gold Road Resources produira 270.000 onces troy par an. L’étude de faisabilité à Salares Norte s’achèvera avant la fin de l’année. A terme, ce site chilien pourrait produire 350.000 onces troy par an, pour un coût inférieur à 600 dollars l’once. A 840 millions de dollars, les investissements seront cette année demeurés à peu près inchangés par rapport à 2017. Gold Fields achève le troisième trimestre sur un endettement net en légère hausse, à 1,56 milliard de dollars.

Conclusion

Les problèmes de South Deep continuent de peser sur les résultats consolidés et rien ne changera aussi longtemps que durera la grève. En l’absence de solution simple et immédiate, limiter les pertes est une priorité. Toutes les mauvaises nouvelles sont selon nous d’ores et déjà intégrées dans le cours. A moins de 0,9 fois la valeur de l’actif net, Gold Fields est moitié moins cher que la moyenne du secteur.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 2,94 dollars

Ticker : GFI US

Marché : New York Stock Exchange

Code ISIN : US38059T1060

Capit. boursière : 2,5 milliards USD

C/B 2018 : –

C/B attendu 2019 : –

Perf. cours sur 12 mois : -29 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -33 %

Rendement du dividende : 0,9 %

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