Gold Fields, le dernier choix

© DR

Le rapport de production de Gold Fields a une nouvelle fois été éclipsé par de mauvaises nouvelles concernant la mine de South Deep. La production du seul actif sud-africain que le groupe minier détient encore s’est établie en deçà des attentes. Il en a résulté une nouvelle révision à la baisse des prévisions de production globales du groupe.

Le rapport trimestriel de Gold Fields ne donne qu’un aperçu du nombres d’onces produites et des coûts de production dans chaque mine du groupe. Pour connaître les résultats détaillés du groupe, il faut systématiquement attendre qu’un semestre se soit écoulé. Au cours de la période de trois mois qui s’est terminée fin mars 2018, la production du groupe est retombée à 507.000 onces troy d’équivalent or, contre 546.000 onces au 4e trimestre (-10%) et 514.000 onces (-1%) au 1er trimestre de 2017. Comme en 2017, le 1er trimestre a été catastrophique pour South Deep. Censée atteindre 61.000 onces, la production n’a pas dépassé 49.000 onces. Cela représente une baisse de 41% par rapport au 4e trimestre. La mine n’a livré que 9% de la production totale du groupe. Une restructuration y a entraîné plusieurs interruptions de travail. De plus, il a été nécessaire d’y cesser les activités pendant 22 jours après un accident. La direction a dès lors aussitôt abaissé d’un quart ses prévisions annuelles pour South Deep, à 244.000 onces. A terme, la mine, qui abrite 70% des réserves du groupe, devrait produire 500.000 onces par an. Elle en est encore loin. En raison de sa modeste production et du niveau élevé des coûts fixes, le coût de production y a augmenté de 38% en glissement trimestriel, à 1.666 dollars l’once.

Heureusement, les autres actifs du groupe se sont montrés plus performants, de sorte que dans l’ensemble, les dégâts restent relativement limités. Gold Fields prévoit de produire 2 à 2,05 millions d’onces cette année, soit 2 à 4% de moins qu’anticipé initialement ( 2,08-2,1 millions d’onces). Les mines australiennes ont livré 6% de plus en un an, s’adjugeant 44% de la production groupe. Au Pérou, le chiffre d’affaires (CA) est resté stable (14% du CA total), tandis que les activités ghanéennes ont contribué un peu moins au CA total (à concurrence d’un tiers).

La bonne nouvelle, c’est que le coût de production moyen a baissé à 938 dollars (il s’élevait à 945 dollars au 4e trimestre et 1.009 dollars un an plus tôt). Par ailleurs, le prix moyen de l’or perçu a progressé de 8% en base annuelle, à 1.316 dollars l’once. A l’issue du 1er trimestre, Gold Fields a créé une joint-venture avec Asanko Gold, qui dispose d’actifs au Ghana. Il a ainsi acquis 50% des mines ghanéennes, qui devraient produire durant 15 ans environ 250.000 onces d’or par an au coût de production moyen de 860 dollars.

Gold Fields a vu sa dette nette augmenter quelque peu, à 1,30 milliard de dollars. Cela correspond à environ une fois les cash-flows opérationnels attendus. Le groupe distribue entre 25 et 35% de son bénéfice net ajusté sous la forme de dividendes.

Conclusion

Dans le secteur, Gold Fields n’est pour l’heure que la valeur de dernier choix des analystes et investisseurs en raison de la grande déception que constitue South Deep. De surcroît, la structure de coûts du groupe est supérieure à la moyenne. De mauvaises nouvelles qui, toutefois, sont intégrées dans le cours (une fois la valeur de l’entreprise). Vu en outre le redressement du cours de l’or attendu, nous laissons telle quelle notre recommandation.

Conseil : acheter

Risque : élevé

Rating : 1C

Cours : 3,88 dollars

Ticker : GFI US

Marché : New York Stock Exchange

Code ISIN : US38059T1060

Capit. boursière : 3,2 milliards USD

C/B 2017 : –

C/B attendu 2018 : 21,3

Perf. cours sur 12 mois : +18 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -12 %

Rendement du dividende : 2,2 %

Partner Content