Glencore

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Les performances opérationnelles et boursières de Glencore sont l’illustration du fait que même les groupes de matières premières diversifiés sont actuellement en difficulté. Glencore, quatrième producteur mondial de matières premières, est entré en Bourse en 2011 à 530 pence (PNC). Quatre ans plus tard, l’action s’échange à moins de deux tiers du cours d’introduction ! Sur cette seule année, elle a perdu près de 50%, soit une performance nettement inférieure à celle de ses concurrents Rio Tinto et BHP Billiton en 2015. Glencore a opéré à l’écart du marché pendant des décennies, avant de finalement entrer en Bourse pour pouvoir croître. Le groupe a racheté Xstrata pour 29,5 milliards USD en 2013 et a ouvertement flirté avec Rio Tinto l’an dernier. Une alliance des deux entreprises aurait donné naissance au leader mondial. Mais le retournement du marché a contraint Glencore à revoir ses ambitions. Une dépréciation de 7,6 milliards USD a été enregistrée sur la valeur comptable de Xstrata et les nouveaux projets d’acquisition sont pour l’instant au frigo. Au cours du 1er semestre (période de six mois qui s’est clôturée fin juin), une série de dépréciations et de réductions de valeur a amené Glencore à essuyer une perte nette de 676 millions USD, contre un bénéfice net de 1,7 milliard USD au cours de la même période l’an dernier. Les analystes tablaient sur un bénéfice de 728 millions USD. Le chiffre d’affaires (CA) a baissé d’un quart, à 85,71 milliards USD. Aussitôt après la publication des résultats, la valeur de marché s’est encore réduite de plus de 2 milliards de livres britanniques (GBP), soit près de 3 milliards USD. Les cash-flows opérationnels ajustés (EBITDA) ont baissé de 29% sur base annuelle, à 4,6 milliards USD. C’est la division industrielle (EBITDA de 3,4 milliards USD), surtout exposée au cuivre, au charbon, mais aussi au pétrole brut, qui enregistre le recul le plus marqué. Le cuivre s’échange à son plus bas niveau depuis 2009, le pétrole brut a baissé de moitié ces 12 derniers mois et la situation est carrément catastrophique sur le marché du charbon, d’autant qu’il n’y a aucune amélioration en vue. La division Marketing parvient généralement à tempérer l’effet de la conjoncture négative. Dans des conditions normales, environ un quart du bénéfice provient du négoce de matières premières. Cette division mise sur des gains d’arbitrage et achète et vend de tout. Elle ne se limite donc pas aux matières premières produites par le groupe, même si elle possède bien entendu une longueur d’avance concernant ces dernières. Son bénéfice a baissé de 27% à 1,1 milliard USD en raison de conditions de marché difficiles sur le marché du nickel et de l’aluminium. Le dividende est provisoirement maintenu, même si la position d’endettement élevée reste le talon d’Achille du groupe. La division Marketing absorbe en effet beaucoup de fonds de roulement. Pourtant, Glencore est parvenu à réduire sa dette nette de 1 milliard USD, à 29,55 milliards USD. Le budget des dépenses d’investissement 2015 a encore été réduit d’entre 6,5 et 6,8 milliards USD à 6 milliards USD. Il diminuera encore à 5 milliards USD l’an prochain. Glencore compte encore réaliser pour 400 millions USD d’économies supplémentaires en 2015.

Conclusion

Glencore est retombée à un plancher historique, et cela n’a pas échappé à quelques hedge funds qui ont acquis une participation dans l’entreprise la semaine dernière. Entretemps, la valeur boursière est inférieure à la valeur comptable. A court terme, nous préférons adopter une attitude attentiste.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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