Glencore

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Les principaux indices des matières premières affichent leur plus faible niveau en plus d’une décennie. Glencore présente l’avantage de la diversification, avec, outre la branche industrielle, un pôle commercial qui tourne bien. Celui-ci ne dépend pas en principe de l’orientation des prix. Après un 2e semestre décevant, le bénéfice sous-jacent du groupe a reculé à l’exercice écoulé de 6%, à 4,29 milliards USD, mais se révèle malgré tout supérieur aux prévisions. Le cash-flow opérationnel ou EBITDA a dû refluer de 2%, à 12,76 milliards USD. Le bénéfice opérationnel de la division industrielle, qui représente 58% du bénéfice du groupe, a reculé de près d’un quart l’an dernier. Le département Cuivre s’est encore très bien tenu, mais le charbon, le nickel, le zinc et le pétrole brut ont enregistré une performance décevante. La division Marketing ou commerciale a vu son bénéfice opérationnel gonfler de 18% l’an dernier, même si le 2e semestre était nettement moins bon que le premier (-15%). Les revenus du commerce énergétique ont progressé sensiblement (+31%) grâce à la volatilité accrue, mais ce fut insuffisant pour compenser l’évolution négative du commerce des Métaux (-29%) et de la division agricole (-19%). A partir du mois prochain, Glencore devrait pouvoir, en théorie, lancer une offre sur Rio Tinto. Le délai de six mois imposé par les autorités de la concurrence après la précédente offre rejetée par Rio Tinto est en effet écoulé. Glencore est le quatrième groupe de matières premières au monde. Une alliance avec Rio Tinto donnerait naissance au plus grand spécialiste du monde en la matière. La probabilité n’est cependant pas grande que Glencore fasse un nouveau pas à court terme. Ces derniers mois, le titre a en effet connu un repli plus marqué que Rio Tinto. Qui plus est, la situation de l’industrie du minerai de fer, le principal moteur de bénéfice de Rio Tinto, s’est dégradée considérablement ces derniers mois. C’est pourquoi il est plus probable que Glencore préfère attendre quelque peu à court terme. La position d’endettement s’est allégée de 15% à la fin de l’exercice écoulé, à 30,5 milliards USD, où Glencore a été quelque peu aidé par des écarts de change positifs à concurrence de 1,6 milliard USD. A l’exercice passé, les cash-flows libres se sont révélés légèrement négatifs. D’où, probablement, la décision, de ne pas prolonger ni renforcer le programme en cours de rachat d’actions propres (1 milliard USD). Pour autant, Glencore a relevé le dividende de 11 à 12 centimes de dollar. Par rapport aux autres sociétés minières, les amortissements sont globalement satisfaisants. Le groupe a amorti 847 millions USD sur la valeur comptable des activités de platine, de minerai de fer et de charbon. Plus tôt cette année, le budget annuel des investissements en capitaux a déjà été allégé de 7,9 milliards USD, à 6,5 à 6,8 milliards USD. La participation de 23,9% dans le groupe de platine sud-africain Lonmin sera reversée aux actionnaires. Lonmin est le troisième producteur de platine au monde, mais le platine ne fait pas partie du coeur de métier du groupe, de sorte qu’une vente serait une étape logique.

Conclusion

Glencore n’échappe pas au sentiment négatif à l’égard du secteur des matières premières et la division commerciale rentable ne peut pas changer la donne pour l’instant. A 11 fois à peine la valeur comptable et un rendement de près de 4%, Glencore n’est pas chère. Nous attendrions.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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