Glencore renaît de ses cendres

Glencore © Belga

Le groupe a connu un excellent exercice 2017, et l’avenir s’annonce tout aussi radieux, compte tenu de volumes de production appelés à augmenter et de prix qui persistent à la hausse. Pour l’heure, le titre n’est ni cher ni bon marché.

Glencore illustre à merveille la vitesse à laquelle la situation peut changer sur les marchés des matières premières. Il y a moins de trois ans, le groupe était obéré. Sa prise de mesures de réduction des coûts radicales et l’augmentation des prix l’ont cependant tiré d’affaire. L’an dernier, il a même signé un record, ce qui s’est traduit par une nette augmentation du dividende. Mais le titre, malgré cette année record, cote toujours 30% sous le cours d’introduction de 2011.

A l’exercice écoulé, le bénéfice d’exploitation ajusté (Rebit) a progressé de 44%, à 14,8 milliards de dollars. Le bénéfice net a quant à lui plus que quadruplé, à 5,8 milliards de dollars. Glencore gère une branche industrielle et une division commerciale. La première englobe les activités d’exploitation minière dans le cuivre, le zinc, le plomb, le nickel, le cobalt, le charbon et le pétrole. Quant à l’activité commerciale, elle regroupe principalement le trading et l’arbitrage, mais aussi le stockage et la distribution. Les activités industrielles ont contribué à l’essentiel de l’Ebit (11,6 milliards de dollars). Cela dit, la division commerciale s’est bien défendue, avec un bénéfice de 3,2 milliards de dollars, sa meilleure performance depuis 2008. Au sein de la branche minière, la marge de Metals & Mining s’est hissée à 38%, contre 33% un an plus tôt. Dans le pôle Energie (pétrole et charbon), la progression de 31 à 41% est plus impressionnante encore. Après impôts, paiements d’intérêts et investissements, le cash-flow disponible du groupe s’est élevé à 7,7 milliards de dollars. Sa dette, qui se montait à 38 milliards de dollars il y a quatre ans, après l’acquisition de Xstrata, ne s’établissait plus qu’à 10,7 milliards fin 2017, soit dans la fourchette de 10 à 16 milliards de dollars que Glencore avait annoncée. A 0,72 fois l’Ebit, cette dette est parfaitement gérable, vu les liquidités élevées dont le groupe dispose. A la fin de l’an dernier, elles s’élevaient à 12,9 milliards de dollars. Glencore pourra donc saisir les opportunités qui se présentent, pour son expansion, et a aussi de quoi rémunérer ses actionnaires. En 2015, le groupe avait supprimé le dividende; l’an dernier, il a versé à nouveau un milliard de dollars. Ce chiffre augmentera à présent à 2,9 milliards de dollars, répartis en deux versements de 20 cents par action, en mai et septembre. Glencore procède également à nouveau à des acquisitions, notamment des actifs liés au charbon. Au début de ce mois de mars, Glencore a en effet déboursé 1,7 milliard de dollars pour s’offrir ceux de Rio Tinto en Australie. L’an dernier déjà, il avait racheté 49% de Hunter Valley à Yancoal pour 1,1 milliard de dollars.

La direction anticipe pour cette année un Ebit de 19,7 milliards de dollars et un cash-flow disponible de près de 10 milliards de dollars. Le groupe entend accroître sa production de cobalt, de nickel et de cuivre de respectivement 133%, 30% et 25% d’ici 2020.

Conclusion

La valorisation de Glencore a pris beaucoup hauteur, depuis le plancher. A moins de 1,5 fois sa valeur comptable, l’action n’est pas encore très chère, mais elle n’est pas non plus bon marché. Malgré l’augmentation du dividende, son rendement est inférieur à celui de la concurrence. D’où notre recommandation moins favorable qu’avant.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 369,1 pence

Ticker : GLEN LN

Code ISIN : JE00B4T3BW64

Marché : London Stock Exchange

Capit. boursière : 53,3 milliards GBP

C/B 2017 : 13

C/B attendu 2018 : 11

Perf. cours sur 12 mois : +9 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -6 %

Rendement du dividende : 3,9 %

Partner Content