GlaxoSmithKline

Digne d’achat

En septembre, nous avions accordé un vaste article au groupe britannique GlaxoSmithKline (GSK) (voir Flash, IB-37B). Nous avions alors intégré le géant pharmaceutique en Sélection. Nous franchissons à présent une étape supplémentaire. Au printemps dernier, GSK a conclu avec Novartis un partenariat dans l’activité Consumer Healthcare (avec des produits comme Nicorette, Sensodyne, Aquafresh, Voltaren, Otrivin…). GSK, qui a acquis 63,5% de la joint-venture, renforce ainsi sa 2e position au classement mondial. Celui-ci reste dominé par Johnson&Johnson avec un chiffre d’affaires (CA) annuel de 8,9 milliards USD. Mais GSK-Novartis devient un solide numéro 2, avec un CA de 6,5 milliards USD l’an dernier, alors que les numéros 3, 4 et 5 (respectivement Bayer, Reckitt Benckiser et Sanofi) restent loin derrière avec des ventes comprises entre 3,2 et 2,5 milliards USD. En outre, GSK a racheté l’ensemble de la division vaccins de Novartis – à l’exception des vaccins contre la grippe -, pour un montant initial de 5,5 milliards USD (plus 1,1milliard USD de paiements d’étape possible). Enfin, GSK a vendu sa division Cancer à Novartis pour 16 milliards USD (plus 1,5 milliard USD en fonction des résultats de recherche). GSK versera 4 milliards de livres (GBP) à ses actionnaires, soit environ 80 pence (PNC) par action. De plus, cette transaction devrait permettre d’économiser 1 milliard GBP en trois ans. Un effet important à plus long terme de cette opération “historique” pour GSK est qu’elle stabilisera et améliorera la prévisibilité des revenus du groupe. C’est l’exemple type de l’orientation prise par l’industrie pharma dans son ensemble : plus de spécialisation. Même les géants ne peuvent plus rester actifs et réussir dans tous les domaines. Bien sûr, tout n’est pas parfait chez GSK. Sans quoi le cours ne sous-performerait de 24 % la moyenne du secteur en Europe. Ce géant est en effet très exposé à l’expiration des brevets. Celui-de l’Advair, notamment, est arrivé à échéance. Or ce médicament contre l’asthme représente un chiffre d’affaires (CA) de 5,3 milliards GBP, ce qui en fait, de loin, la plus grosse vente de GSK. De plus, GSK a des problèmes en Chine. Le CA y a baissé de 22 % au 2e trimestre après l’ouverture d’une enquête sur des présumés faits de corruption. Heureusement, GSK dispose d’un pipeline clinique et a mis sur le marché, l’an dernier, pas moins de six candidats médicaments. Il s’agit, par ordre alphabétique, de l’Albiglitude (diabètes), de l’Anoro (maladie pulmonaire chronique), du Breo (maladie pulmonaire chronique), du Mekinist (cancer de la peau), du Tafinlar (cancer de la peau) et du Trivicay (VIH). Le marché s’est certes montré déçu des ventes, qui restent pour l’instant en deçà des attentes. Mais on prévoit quand même un pic total de 7 à 8 milliards GBP, même si ce ne sont naturellement (surtout) que des prévisions. Pour l’instant, le cours dépend d’une vente possible d’un portefeuille de produits matures. Sanofi envisage également ce scénario. GSK n’a plus réduit son dividende depuis trois décennies, et avec un rendement de dividende attendu de 6 %, le groupe compte parmi les plus généreux du secteur. La valorisation reste élevée, à 15 fois le bénéfice attendu pour cette année et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flows opérationnels (EBITDA) attendu de 11. Mais la situation est comparable à celle d’UCB. Deux actions très chères sur la base des prévisions actuelles, beaucoup moins sur la base de la croissance attendue du bénéfice dans quelques années.

Conclusion

Nous intégrons GSK en portefeuille en remplacement de Novo Nordisk (lire le commentaire de portefeuille en page 12) en raison de ses revenus plus stables, d’une valorisation raisonnable compte tenu de ses perspectives de croissance à plus long terme, et d’un rendement de dividende attrayant.

Conseil: digne d’achat

Risque: faible

Rating: 1A

Partner Content