Après le redressement des derniers mois, GIMV s’échange moyennant une prime sur la valeur comptable. Le rendement de dividende brut a baissé à 5%, mais reste (de justesse) suffisamment attrayant pour maintenir la note positive.

Grâce à un bénéfice de 136millions EUR, la société d’investissement a enregistré un rendement sur fonds propres de 12,6% au cours de l’exercice 2015-2016 (qui courait d’avril 2015 à mars 2016). Ce rendement est légèrement supérieur au rendement à long terme de GIMV, et peut être considéré comme attrayant, surtout à une époque de rendement sans risque de 0% ou moins. Pour les actionnaires, ce rendement prendra la forme d’un dividende brut stable de 2,45EUR par action (soit un rendement de dividende brut de 5%) et d’une augmentation des fonds propres de GIMV de 42,97 à 45,96EUR par action. Au total, cela représente un bénéfice de 5,39EUR par action, soit un rapport cours/bénéfice de moins de 10 au cours de bourse actuel. Ce critère aussi semble attrayant, mais il ne faut pas oublier que le bénéfice moyen ces dix dernières années ne dépasse pas 2,61EUR par action, ce qui donne un rapport cours/bénéfice corrigé pour les variations cycliques de 19. Mais la dernière décennie n’a pas été la plus florissante de l’après-guerre. Sous une conjoncture moyenne meilleure, on peut attendre des rendements plus élevés au cours de la décennie suivante. Au-delà du montant brut, la qualité du bénéfice peut également être qualifiée de bonne pour cet exercice. Une petite moitié du bénéfice est attribuable à la réalisation de plus-values, ce qui est la raison d’être de GIMV. Une plus grande moitié est imputable à des plus-values non réalisées qui posent les bases de sorties lucratives à venir et donc de plus-values réalisées. Le point positif est que ces plus-values non réalisées reposent surtout sur un chiffre d’affaires solide et une croissance des cash-flows opérationnels (EBITDA) de la majorité des participations. Ces bonus sont en partie compensés par l’application de ratios de valorisation plus faibles sur les participations non cotées en Bourse. GIMV a ainsi inscrit 41% de son portefeuille à des valorisations très prudentes dans ses comptes. Son bilan recèle donc de la valeur cachée qui remontera à la surface lorsque des participations seront vendues. Les participations vendues ont par exemple quitté le portefeuille à un prix supérieur de 42,7% à leur valeur comptable au cours de l’exercice écoulé. GIMV devrait encore pouvoir bénéficier d’un climat de sorties favorable au cours des trimestres à venir, du moins tant que la conjoncture reste acceptable et qu’un calme relatif règne sur les marchés financiers. Aujourd’hui, les investisseurs paient aisément 8fois l’EBITDA pour une entreprise intéressante, et GIMV a de quoi satisfaire toutes les envies dans son portefeuille. Au cours de l’exercice passé, GIMV a investi pour 130,2millions EUR sur son propre bilan et pour 32,3millions dans des fonds de co-investissement. Elle pourrait passer à la vitesse supérieure dans ce domaine, puisqu’elle avait encore 183,9millions EUR en caisse fin mars et que de nouvelles rentrées sont à prévoir une fois que la vente lucrative de Punch Powertrain sera bouclée. La disruption numérique qui se manifeste un peu partout offre en outre à GIMV des opportunités d’investissement, même si elle menace également la valeur des participations existantes. Tout modèle d’affaires peut en effet être rapidement dépassé.

Conclusion

Après le redressement des derniers mois, GIMV s’échange moyennant une prime sur la valeur comptable. Le rendement de dividende brut a baissé à 5%, mais reste (de justesse) suffisamment attrayant pour maintenir la note positive.

Conseil : digne d’achat

Risque : faible

Rating : 1A

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