Une amélioration est nécessaire

Comment GIMV s’en sort-il pour l’instant ? Pour la troisième année consécutive, la société d’investissement doit acter des résultats décevants. Sur l’exercice 2013-2014 (qui s’est clôturé le 31 mars 2014), GIMV a acté un bénéfice net de 15 millions EUR, ce qui correspond à un rendement médiocre de 1,5% sur ses fonds propres. Le bénéfice net de 0,61 EUR par action ne suffit dès lors pas pour couvrir le dividende de 2,45 EUR par action. Le dividende est actuellement supérieur au bénéfice pour la 3e année consécutive, ce qui est intenable à plus long terme. Le rendement de dividende de plus de 6% est donc tiré des bénéfices du passé. Cela dit, GIMV s’en tient à ce dividende, dans l’attente de temps meilleurs et en signe de confiance dans l’avenir. Pour limiter l’impact du versement du dividende sur la trésorerie, GIMV propose à nouveau à ses actionnaires de payer le dividende en nouvelles actions. Du fait de son profil d’investissement, le bénéfice évolue au rythme de la valeur de marché du portefeuille et des plus- et moins-values réalisées. Pour les plus-values réalisées, le compteur s’est arrêté à un maigre 7,9 millions EUR, notamment parce que GIMV a acté une perte de 18,5 millions EUR sur Electrawinds. Or l’augmentation de la valeur de marché du portefeuille a stagné à 3,3 millions EUR à peine. Les éléments perturbateurs sont notamment la faible évolution de cours de Barco, et la perte de valeur du fonds GIMV-Halder. Les moins bonnes performances de plusieurs sociétés non cotées érodent la valeur de marché. Heureusement, GIMV a pu appliquer une valorisation en hausse aux participations non cotées, ce qui a livré, sur papier, 35 millions EUR. Cela dit, la valorisation moyenne d’une grande partie du portefeuille demeure conservative. La valeur d’entreprise s’élève en moyenne à 5,9 fois le cash-flow opérationnel (EBITDA). En Bourse, il est très difficile de trouver de tels niveaux de valorisation ces derniers jours. Le PDG de GIMV Urbain Vandeurzen évoque des valorisations déjà “substantielles”. Dans l’attente de temps meilleurs, GIMV a mis à l’oeuvre l’essentiel de ses fonds disponibles. L’an dernier, le groupe a investi 265 millions EUR (195 millions EUR sur le propre bilan et 70 millions EUR via des fonds de co-investissement) alors qu’il a désinvesti l’équivalent de 95 millions. La trésorerie a en conséquence baissé rapidement mais en début de semaine, GIMV a libéré environ 70 millions EUR en vendant la participation de 9,6% dans Barco, certes avec décote, au constructeur de machines à tisser Van de Wiele. Les désinvestissements, jusqu’à la vente de Barco, ont été réalisés avec une réduction de 6% sur la valeur d’acquisition, ce qui est contraire à la raison d’existence de GIMV, qui consiste à créer de la valeur sur ses participations. L’amélioration ultérieure du climat économique et le retour de l’appétit pour le risque parmi les investisseurs devraient permettre à GIMV, au cours des prochaines années, de réaliser plusieurs désinvestissements plus lucratifs. Mais rien n’est encore certain. En outre, GIMV souhaite alléger sa participation dans des fonds de tiers parce que le return sur ces fonds est trop faible. Avec un cours de Bourse de près de 38 EUR et une valeur d’actif net d’environ 40 EUR par action, GIMV présente une décote historique moyenne.

Conclusion

GIMV ne parvient plus depuis quelques années à créer de la valeur pour les actionnaires. Pour garantir le dividende, qui est nettement supérieur au bénéfice par action, une amélioration est nécessaire.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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