GDF Suez

A conserver

GDF Suez n’a pas échappé à la récente correction des marchés. La société énergétique est dès lors sensible à la crainte de plus en plus présente d’une nouvelle récession ou au moins d’un sérieux ralentissement de la croissance en Europe. Des prix énergétiques relativement faibles affectent considérablement la rentabilité des centrales au gaz, principalement, en Europe. Par ailleurs, le groupe rencontre toujours des problèmes avec les centrales nucléaires en Belgique. Pour cette année, GDF Suez a maintenu la prévision d’un bénéfice opérationnel récurrent (REBIT) compris entre 3,3 et 3,7 milliards EUR, mais ce chiffre ne tient pas compte de l’impact financier de l’arrêt des réacteurs nucléaires de Tihange 2 et Doel 3. Chaque mois où ces réacteurs ne produisent pas d’électricité, cela coûte 20 millions EUR de REBIT par réacteur à l’entreprise. L’été dernier, Doel 4 a par ailleurs été à l’arrêt en raison d’une opération de sabotage, mais la centrale devrait à nouveau être opérationnelle d’ici à la fin de l’année. Compte tenu de ces problèmes, la probabilité est grande que le bénéfice récurrent plonge sous 3,3 milliards EUR. Ce qui ne compromettra cependant pas le dividende. L’entreprise verse entre 65% et 75% de son bénéfice net courant, avec un minimum de 1 EUR par action. En 2014, un dividende de 1 EUR serait très proche de cette proportion de 75%. Pour soutenir ce dividende, GDF Suez produit des cash-flows solides, qui lui permettent également d’alléger sa dette nette, à 2,2 fois son EBITDA (cash-flow opérationnel) aujourd’hui. A un peu plus long terme, la contribution des centrales nucléaires au bénéfice est toujours imprécise. Le sort de Tihange 2 et de Doel 3 n’est en effet pas encore fixé. En outre, le nouveau gouvernement préférerait reporter dans le temps le scénario de sortie de l’énergie nucléaire afin de pouvoir garantir l’approvisionnement en énergie. Des négociations doivent cependant encore avoir lieu sur le mode de répartition du bénéfice entre l’Etat et Electrabel. La taxe nucléaire, à laquelle s’oppose toujours GDF Suez, est un autre sujet de discussion. Quoi qu’il en soit, GDF Suez tient compte d’une durée d’utilisation plus longue de ses centrales nucléaires. Si les centrales ferment plus tôt, l’entreprise devra déprécier leur valeur de 5 milliards EUR dans les comptes. Au 1er semestre de cette année, les résultats du groupe se sont révélés somme toute satisfaisants : son chiffre d’affaires (CA) a certes reflué de 6% et son bénéfice net récurrent de 12,6%, mais GDF Suez peut invoquer des circonstances atténuantes : l’hiver particulièrement clément cette année et les fluctuations tarifaires des prix du gaz naturel en France. Sans ces éléments, le CA et le bénéfice récurrent demeurent stables. GDF Suez récolte en effet les fruits de sa politique des dernières années, consistant à investir dans l’expansion en dehors de l’Europe. Cette année, on peut espérer que l’EBITDA en hausse sur les activités des pays émergents compensera le repli en Europe mais compte tenu des problèmes rencontrés au niveau des centrales nucléaires, ce point d’inflexion est reporté à 2015.

Conclusion

Cette année, on peut espérer qu’un plancher se formera au niveau du bénéfice par action, vu la stabilisation des prix de l’électricité en Europe et la croissance ultérieure des activités et du cash-flow hors Europe. La valorisation est juste, à un rapport cours/bénéfice de 13, et le rendement de dividende de près de 6% demeure intéressant.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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