GBL ne transforme pas tout en or

© Grégory Decock

Comme la valeur de son actif net, le cours du holding a reculé. Alors qu’à la fin juin, GBL affichait encore une valeur intrinsèque de 117, 21 euros par action, à la mi-octobre, celle-ci s’établissait à 108 euros.

GBL n’échappe pas à la violente correction des Bourses. Lors de la publication de ses résultats semestriels, le groupe avait déjà pointé du doigt l’escalade des tensions commerciales et l’euroscepticisme du gouvernement italien comme autant de sources d’incertitude. Qu’Imerys, groupe français actif dans les matériaux, sa plus grande participation, ait pris une raclée (-40%) en raison de ses résultats décevants, l’a également desservi. De même, LafargeHolcim ne procure plus satisfaction à GBL depuis quelques années. Le recul de l’action du cimentier a coûté à GBL 1,35 euro de sa valeur intrinsèque au premier semestre de cet exercice. Bien entendu, le holding ne veut se séparer de ses deux participations historiques (30% de son portefeuille) aux niveaux de cours actuels.

Heureusement, la nouvelle stratégie du groupe, qui cible les entreprises de croissance bien positionnées sur leur marché, porte ses fruits. En 2015, GBL a acheté une participation de 7,5% dans l’enseigne de sport Adidas pour 800 millions d’euros. Un coup dans le mille: cette participation vaut aujourd’hui 2,9 milliards d’euros, pour un return annuel de 42,5%. L’investissement consenti en 2013 dans le groupe de matériaux Umicore n’a pas non plus déçu jusqu’ici, comme en témoigne la plus-value d’environ un milliard d’euros empochée sur cette participation. Si son action a cédé beaucoup de terrain ces dernières semaines dans le sillage du secteur automobile, cela ne change rien aux perspectives réjouissantes d’Umicore. Au début de cet exercice 2018, GBL a participé à l’augmentation de capital de ce dernier.

Hélas, tout ce que touche GBL ne se transforme pas en or. Sa participation de 20% dans le fabricant de produits d’hygiènes à usage unique Ontex ne décolle pas, une acquisition au Brésil se révélant un échec et les cours des matières premières s’envolant. Par ailleurs, début septembre, le rachat d’Ontex par le fonds d’investissement PAI n’a pas abouti. De même, l’investissement de GBL dans Parques Reunidos ne fut pas très heureux. Les résultats décevants ont fait plonger le cours de ce spécialiste des parcs de divertissement, qui est revenu à son plancher historique. Heureusement pour GBL, ces deux déceptions représentent ensemble moins de 3% de son portefeuille.

GBL dispose d’un bilan sain. Son cash-flow atteint quelque trois milliards d’euros. Le holding ambitionne d’offrir à ses actionnaires un return supérieur au rendement d’un fonds indiciel. Il y est d’ailleurs parvenu au premier semestre de cette année: le rendement du dividende était de 3,6% et le gain du cours, de 7,2%, alors que l’Euro Stoxx 50 n’a offert que 1,2%. GBL a vu ses revenus encaissés progresser de 1,1%, à 363 millions d’euros. C’est un élément positif, car le holding a cédé, ces dernières années, ses participations dans plusieurs entreprises généreuses en dividendes telles Engie et Total. Les nouvelles acquisitions parviennent donc déjà à combler le manque. Le dividende pour 2018 pourrait s’élever à 3,05 euros par action, ce qui porterait à nouveau son rendement à 3,6%.

Conclusion

La nouvelle stratégie de GBL porte ses fruits mais les quelques participations qui n’alimentent plus ses revenus handicapent le holding. Cela dit, la décote de 24% par rapport à la valeur intrinsèque et le rendement du dividende de 3,6% sont très corrects. Nous continuons de recommander de conserver l’action.

Conseil : conserver

Risque : moyen

Rating : 2B

Cours : 81,2 euros

Ticker : GBL BB

Code ISIN : BE0003797140

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 12,9 milliards EUR

C/B 2017 : 20

C/B attendu 2018 : 21

Perf. cours sur 12 mois : -10%

Perf. cours depuis le 01/01 : -9%

Rendement du dividende : 3,6%

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