Fresenius Medical Care

Mauvaises nouvelles en provenance des USA

49,86 EUR 1B – digne d’achat

Début juillet, l’action de Fresenius Medical Care AG & Co KGaA (ticker FME en Bourse de Francfort; capitalisation boursière : 15 milliards EUR; code ISIN : DE0005785802) a corrigé de 9%, ce qui est exceptionnel et méritait à ce titre d’être commenté. Fresenius Medical Care enregistre une croissance continue et est une action stable mais la croissance bénéficiaire du groupe a été affectée par la proposition d’abaisser la proportion de remboursement par Medicare de la dialyse rénale de 9,4% à partir de l’an prochain aux Etats-Unis. Cette nouvelle pesait sur le cours depuis l’automne dernier et maintenant que cette crainte est confirmée, le cours s’est replié sous 50 EUR. Fresenius n’est peut-être pas un nom très connu du grand public, mais c’est une valeur sûre dans le monde de la dialyse rénale. Car Fresenius est sans le moindre doute le leader mondial absolu dans le domaine des dialyses. Et ce, tant en matière d’équipement que de centres de dialyse. Grâce à un réseau d’environ 3200 centres de dialyse répartis dans le monde entier, Fresenius a accueilli 258.000 patients et exécuté 38,6 millions de traitements l’an dernier. La majeure partie de ces centres (plus de 60%) se trouvent aux Etats-Unis, contre un peu moins de 20% en Europe. Sur le Vieux Continent, plus de la moitié du chiffre d’affaires (CA) est réalisée dans la vente de machines et de filtres pour dialyse, alors que la part de cette activité ne dépasse pas 10% aux Etats-Unis en raison de la concurrence de Baxter. En Asie et en Amérique latine, la situation est plus mitigée. La mesure, prévue pour 2014, coûtera au groupe environ un tiers de son CA. La dialyse rénale est nécessaire pour maintenir en vie des patients dont les reins ont cessé de fonctionner, notamment dans l’attente d’une transplantation. Cela dit, le marché des dialyses et des produits associés demeure un marché de croissance, alimentée avant tout par l’augmentation de l’âge moyen de la population mondiale en général et de la population occidentale en particulier. En outre, cette croissance est la conséquence de l’évolution de notre mode de vie. Le nombre de patients devant se soumettre à des dialyses progresse à un rythme de 5 à 6% par an dans le monde et a franchi le cap des 2 millions d’individus (contre 8000 en 1970 et environ 500.000 en 1990). D’ici 2020, il pourrait atteindre 3,5 millions de patients sur un marché dont la valeur est estimée à 100 milliards USD. La croissance la plus sensible proviendra des marchés internationaux et le pourcentage du CA du groupe dans ces pays augmentera au cours des prochaines années. L’an dernier, il a enregistré un CA de 13,8 milliards USD, en hausse de 11% par rapport à 2011. Le bénéfice opérationnel (corrigé) a bondi de 12%, à 2,33 milliards USD et le résultat net (ajusté) a progressé de 4% à 1,12 milliard USD. La marge opérationnelle (EBIT/CA) est passée de 16,5 à 16,9%. Le dividende a été relevé pour la 16e année d’affilée, de 0,69 à 0,75 EUR par action, soit une hausse de 9% ; en 1997, c’était encore 0,17 EUR. Pour cette année, le groupe table sur une hausse du CA d’au moins 6% (CA minimum de 14,6 milliards USD), un EBIT en progression de 4 à 13% et une augmentation du bénéfice net de 5 à 15%. Ces perspectives ont été confirmées à l’occasion de la publication des résultats du 1er trimestre. Malgré le fait que ces résultats ne satisfaisaient pas les prévisions. Le CA a progressé de 7%, à 3,46 milliards USD, dont 4% en termes organiques (sans tenir compte des acquisitions et/ou désinvestissements). A nouveau, la croissance provient essentiellement des services de dialyse (+8%) contre +2% pour les produits de dialyse. L’ombre au tableau est constituée par le repli de l’EBIT de 2%, à 493 millions USD (contre 503 millions USD).

La réaction initiale de cours (-9%) fut largement négative mais pour l’heure, il ne s’agit encore que d’une proposition. Il n’est pas improbable que la baisse soit finalement moins marquée (décision définitive en novembre). Nous ne pouvons évidemment pas espérer une croissance des bénéfices et une hausse du dividende l’an prochain mais Fresenius représente toujours la qualité allemande dans un secteur de croissance à plus long terme. Nous surveillons donc toujours cette action, qui pourrait être intégrée dans notre portefeuille (rating 1B).

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