Fred Olsen Energy

La crise persistante dans le secteur des services pétroliers pèse de plus en plus lourd sur le bilan du groupe norvégien. Heureusement, l’actionnaire majoritaire Bonheur (51,9%) a les reins solides.

Le chiffre d’affaires du groupe norvégien de location d’installations de forage offshore reste orienté à la baisse. Après un recul de 29,9millions USD ou de 11,3% au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre de l’an dernier (à 235,3millions USD), il a de nouveau diminué de 16millions USD (-6,8%), à 219,3millions USD au deuxième trimestre. Sur le premier semestre, le chiffre d’affaires a donc reculé de 25,5%, à 454,6millions USD. Les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont heureusement mieux résisté, baissant de 23% à 282,1millions USD (142,8millions USD au deuxième trimestre). Depuis fin 2014, le carnet de commandes s’est contracté de 3,3milliards USD à 650millions USD. Cela fait quelque temps que le groupe n’enregistre ni nouvelle mission ni prolongation de contrat pour sa flotte de dix bâtiments. Au contraire: fin juin, on apprenait que Statoil suspendait pour trois mois (à partir de juillet) le contrat portant sur la Bideford Dolphin _ qui arrive à échéance en janvier 2007 _, alors que le rapport semestriel révèle que la mission de la Borgland Dolphin _ qui devait initialement s’achever en mars 2017 _ sera terminée dans le courant du troisième trimestre. Le contrat pour la Bredford Dolphin (entretemps cold stacked, soit mise en réserve pour une période prolongée) est arrivé à échéance au début de cette année, et le même sort attend la Byford Dolphin en septembre. La Borgny Dolphin est déjà cold stacked depuis 2014, et sera démantelée au troisième trimestre. En outre, la Borgholm Dolphin, la plateforme de logement, est cold stacked depuis 2015. Sur les trois plateformes de forage en eaux très profondes, seules la Blackford Dolphin (jusqu’en janvier 2017) et la Bolette Dolphin (jusqu’au deuxième trimestre 2018) sont encore sous contrat, alors que la Belford Dolphin est en attente de client. Enfin, la Borgsten Dolphin est encore sous contrat jusqu’en janvier 2018. Fred Olsen Energy avait déjà acté une réduction de valeur de 607,9millions USD sur sa flotte l’an dernier; 159millions USD viennent s’y ajouter dans le rapport semestriel. La valeur comptable nette des plateformes est ainsi retombée de 2,86milliards USD fin 2014 à 1,55milliard USD aujourd’hui. Sur la même période, la position nette d’endettement s’est réduite de 1,25milliard USD à 0,97milliard USD. Depuis fin octobre 2015, un litige juridique oppose les chantiers navals coréens Hyundai Heavy Industries (HHI) et Fred Olsen Energy concernant la régularité de la résiliation du contrat de livraison de la Bollsta Dolphin, que Fred Olsen Energy justifie par des reports constants de la réception. Avec la Bolette Dolphin livrée en 2014, cette plateforme pour laquelle un contrat lucratif de cinq ans avait été signé avec Chevron devait être le deuxième porte-étendard du groupe. HHI prétend ne pas devoir rembourser l’acompte déjà payé de 186millions USD et réclame en outre un dédommagement de 178millions USD. Cette incertitude juridique pourrait encore se prolonger quelque temps.

Conclusion

Il est clair que la crise persistante dans le secteur des services pétroliers pèse de plus en plus lourd sur le bilan de Fred Olsen Energy. Heureusement, l’actionnaire majoritaire Bonheur (51,9%) a les reins solides. Bien que le risque ait augmenté, nous estimons par conséquent qu’une faillite n’est pas à l’ordre du jour. Toutefois, une nouvelle cure d’amaigrissement de la flotte est inévitable pour les années à venir.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

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