Fred Olsen Energy

Conserver/attendre

La publication des résultats annuels a donné lieu à une nouvelle forte baisse du cours de l’action du loueur norvégien d’installations de forage pétrolier offshore, déjà en grandes difficultés. Le chiffre d’affaires (CA) du quatrième trimestre est pourtant en hausse de 9,9% par rapport au troisième, à 265,2millions USD. Mais il est également inférieur aux prévisions de 2,8% (273millions USD) et au résultat de 2014 de 10,9% (297,6millions USD). Sur base annuelle, le repli s’établit à 5,7%, à 1,12milliard USD. Au 4e trimestre, les cash-flows opérationnels (EBITDA) ont reculé de 10% par rapport à 2014, à 141,5millions USD, mais ont progressé de 9,2% par rapport au 3e trimestre. En rythme annuel, la hausse se monte même à 23,4%, à 637millions USD. La grande déception résidait dans la décision de la direction d’acter un impairment (réduction de valeur) supplémentaire de 158millions USD, qui porte le compteur annuel à quelque 607,9millions USD. En douze mois, la valeur comptable de la flotte de dix bâtiments s’est ainsi effondrée de 2,86 milliards USD à 1,83milliard USD. Même si près de la moitié de cette baisse – 477,6 millions USD – est liée à l’annonce très décevante, fin octobre, de l’annulation par les Norvégiens du contrat de construction de la Bollsta Dolphin, quelques jours après que le chantier naval coréen Hyundai Heavy Industries a exigé un nouveau délai et un supplément de 167millions USD pour la finition du bâtiment. De plus, les Coréens se sont tournés vers la justice et exigent une indemnité de 178millions USD en plus de l’avance déjà payée de 186millions USD. La Borgny Dolphin a été placée en non-actif (cold staked) en 2014, alors que la plateforme de logement Borgholm Dolphin et la Bredford Dolphin connaissaient le même sort en 2015. La Belford Dolphin n’a plus d’affectation depuis quelques mois et le contrat du Byford Dolphin arrivera à échéance en septembre. En janvier 2007, ce sera le tour du contrat de la Blackford Dolphin et de la Bideford Dolphin, et en mars 2017, de celui de la Borgland Dolphin. Les deux dernières plateformes – la Borgsten Dolphin et la Bolette Dolphin – ont encore un contrat jusqu’au printemps 2018. Le carnet de commandes s’élevait encore à 3,3milliards USD fin 2014, mais il s’est entre-temps contracté à 1,1milliard USD. Compte tenu de la durée de vie et de la capacité technique de la flotte, il est très probable qu’elle soit réduite à cinq plateformes d’ici à 2018. Alors que la valeur comptable nette des plateformes s’élève à 1,83milliard USD, la dette nette atteint 1,11milliard USD (1,25milliard USD fin 2014). Une obligation d’une valeur de 1,19milliard NOK arrivera à échéance en mai 2016. On a également appris début février que les deux actionnaires principaux (chacun 25,96%) – Ganger Rolf et Bonheur – allaient fusionner, Rolf restant coté en Bourse. Ganger Rolf détiendra donc 51,92% du capital, mais a obtenu une exception à la réglementation norvégienne en matière d’acquisition qui le dispense, malgré sa position majoritaire, d’émettre une offre sur Fred Olsen Energy.

Conclusion

La détérioration des perspectives, l’incertitude juridique et la position financière devenue fragile de Fred Olsen Energy nous obligent à abaisser la note. Vu les épaules robustes de l’actionnaire principal Ganger Rolf, une faillite n’est cependant pas à l’ordre du jour.

Conseil : conserver/attendre

Risque : élevé

Rating : 2C

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