Fred Olsen Energy

Digne d’achat

Contrairement à ce que suppose la réaction de cours extrême, le rapport trimestriel n’était pas totalement sombre. Avec Bolette Dolphin, une toute nouvelle plateforme active depuis le printemps dernier pour Anadarko (contrat de 4 ans, jusqu’au 2etrimestre 2018), Fred Olsen Energy a en effet une carte à jouer en période difficile (valeur comptable du “joyau” du groupe estimée fin 2013 à près de 4 milliards NOK, à comparer à une capitalisation boursière totale de 4,7 milliards NOK). L’impact positif est visible sur le chiffre d’affaires (CA) du 3etrimestre : à 335,4 millions USD, il est de 22,7% supérieur à celui du trimestre passé et 9,2% plus élevé qu’au 3etrimestre de l’an dernier. Le cash-flow opérationnel (EBITDA) n’était pas non plus mauvais, à 150,5 millions USD ou 41,1% de plus qu’au 2etrimestre et seulement 3% de moins que les 155,1 millions USD d’EBITDA de la période comprise entre juillet et septembre de l’an dernier. Grâce donc à Bolette Dolphin, mais aussi au retour de Blackford Dolphin et de Bideford Dolphin, qui sont à nouveau opérationnels depuis leur entretien d’usage, qui a eu lieu au trimestre écoulé. Le bénéfice opérationnel (EBIT) s’est élevé cependant à 15,4 millions USD en raison d’amortissements à nouveau supérieurs, mais surtout d’une dépréciation de valeur exceptionnelle de 42,7 millions USD sur Borgny Dolphin, dont le contrat avec Petrobras est arrivé à échéance en mai et qui est actuellement la seule des 10 plateformes à ne pas avoir de contrat de location. Dans son communiqué de presse, le groupe utilise le terme ‘cold staked’, ce qui signifie en résumé qu’il ne prévoit pas de nouveau contrat dans un avenir proche, et suggère la possibilité que l’installation soit définitivement ôtée de la circulation. Le Borgny Dolphin date de 1977, et avait normalement encore une durée de vie de 5 ans à la fin de l’an dernier. Environ la moitié de la valeur comptable résiduelle a été amortie. Compte tenu d’impôts encore supérieurs, le groupe a même accusé une perte nette par action de -0,12 USD (-0,80 NOK). Après 9 mois, le repli de l’EBITDA (de 456 à 359,1 millions USD) s’est atténué, de près de -31% sur le 1er semestre à -21%. Le bénéfice par action reste évidemment extrêmement faible, à 0,33 USD (2,23 NOK), en raison notamment d’éléments exceptionnels. Le groupe accueillera donc avec soulagement une deuxième nouvelle plateforme l’an prochain, Bollsta Dolphin. La livraison est prévue pour le 3etrimestre 2015. Notons que le Bollsta Dolphin a déjà un contrat de 5 ans avec Chevron à un tarif journalier très intéressant. Ce qui offre un certain soulagement… Car dans un avenir proche, le Borgland Dolphin (au trimestre en cours) et ensuite le Belford Dolphin et le Byford Dolphin (1er trimestre 2015) devront être arrêtés pendant un trimestre afin de subir leur entretien quinquennal. Ils ne contribueront donc pas au CA pendant cette période. La seule plateforme de forage dont le contrat vient à échéance courant 2015 est le Bredford Dolphin. Dans le pire des cas, celle-ci pourrait devenir un “nouveau” Borgny Dolphin.

Conclusion

A 0,6 fois la valeur comptable, le marché valorise l’entreprise comme s’il prévoyait de lourdes pertes à court terme, un scénario qui nous semble peu probable. Nous renforçons symboliquement notre position pour souligner notre conviction que Fred Olsen est un candidat sérieux au turn-around à terme.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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