Fountain

La rentabilité du groupe se redresse. Il faut, pour revenir à son niveau d’il y a 5 ans, que son chiffre d’affaires en fasse autant. L’action, très bon marché aujourd’hui, est digne d’achat mais réservée à l’investisseur conscient du risque supérieur à la moyenne.

Le ciel commence manifestement à se dégager pour cette entreprise de Braine-L’Alleud qui commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupe, etc.). Après des années 2013 et 2014 désastreuses, les coûts semblent à nouveau sous contrôle en 2015. L’an dernier, le chiffre d’affaires a encore reculé de 1,9%, à 30,5millions EUR (sur l’ensemble de l’exercice 2014, il s’était érodé de 4,1%, à 31,1millions EUR). On note une amélioration nettement plus sensible dans l’évolution du cash-flow opérationnel récurrent (hors éléments exceptionnels; REBITDA) en 2015. Par rapport à un REBITDA de 1,30million EUR en 2014, on épinglera cette fois un chiffre de 3,55millions EUR, soit +173%. La marge de REBITDA s’est redressée, de 4,2% sur l’exercice 2014 à 11,6% sur 2015 (contre 9,6% au 1ersemestre 2015). Pas de quoi susciter encore l’euphorie, vu que durant les meilleures années, Fountain atteignait encore des marges de REBITDA de 20% et davantage. Qui plus est, le résultat net est tout juste dans le vert. Ce n’est certes plus une perte énorme de -15,3millions EUR, amortissements sur goodwill compris, pour l’exercice 2014, mais le résultat net consolidé ressort à un timide 0,2million EUR sur l’année 2015. Du fait des interventions drastiques prises par le conseil d’administration en septembre 2014, le groupe a renoué avec les bénéfices une année plus tôt que prévu. À l’automne 2014, Paul Baeck a été remercié alors qu’il n’était CEO que depuis 2012. Son plan stratégique (“Kaffa 2018”) ne semblait absolument pas avoir atteint ses objectifs. Dans le cadre de ce plan, Fountain avait procédé à une importante augmentation de capital au 1ersemestre 2014, où les actionnaires ont eu la possibilité d’acquérir trois nouveaux titres pour deux détenus au prix unitaire de 2EUR à peine (introduction en Bourse en 1999 à 56EUR par action!). Cette augmentation de capital, qui a accru le nombre d’actions de 1,7 à 4,2millions environ, était inévitable. Début août 2014, un courant d’achat a frappé l’action quelque temps, lorsque des déclarations de transparence ont permis d’établir que Marc Coucke (Omega Pharma) avait accumulé plus de 7% des titres. Les lourdes pertes du 1ersemestre 2015 ont ramené les actionnaires sur terre. Fountain perd beaucoup de petits clients, certes peu rentables, et il cherche à se concentrer sur les plus gros clients (à partir de 50collaborateurs). Dans ce cadre, ces dernières années, le groupe a embauché de nouveaux collaborateurs commerciaux. Ceux-ci ne sont pas encore parvenus, l’an dernier, à compenser la perte des petits clients. Cette tendance baissière du chiffre d’affaires devrait progressivement s’inverser. En attendant de trouver un nouveau CEO, Eugeen Beckers assume le rôle de directeur. La dette financière nette a baissé de 10,8 à 8,7millions EUR (2,5fois le REBITDA).

Conclusion

Grâce à une plus grande maîtrise des coûts, la rentabilité se redresse. Mais pour revenir au niveau qui prévalait il y a 5ans, il faut que le chiffre d’affaires progresse également. Le cas échéant, l’action est très bon marché aujourd’hui. La probabilité de redressement s’est accrue sensiblement mais pour l’heure, le risque inhérent à l’action demeure supérieur à la moyenne.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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