Fountain

Cherche cuivre et capitaux

8,11 EUR – 1C ↑ Digne d’achat à titre spéc.

Cette société du Brabant wallon (Braine-L’Alleud) commercialise des machines de distribution de boissons chaudes (café, thé, chocolat, soupes, etc.) Au beau milieu de l’été, le marché a été surpris par le communiqué de presse annonçant que les actionnaires de contrôle (plus de 50%) Syntegra Capital Fund I, Electra Investissements, Quaeroq et Banque Degroof avaient confié à une banque d’affaires la tâche de chercher un repreneur. Il s’est avéré ensuite que le groupe ne recherchait pas seulement un nouvel actionnaire mais également des financements supplémentaires. Ceux-ci pourront être levés par des obligations ou des emprunts subordonnés. Après plusieurs années de stabilité et d’espoir, force est hélas de constater que depuis quelque temps, l’évolution du chiffre d’affaires (CA) est décevante. Les résultats semestriels 2013 le confirment d’ailleurs. La stabilisation du CA en 2012 (-0,4%; de 35,6 millions pour 2011 à 35,4 millions EUR l’an dernier) biaisait déjà la situation réelle. Car avec l’achat, en 2011, de deux distributeurs de boissons chaudes en France, qui n’ont été intégrés que partiellement dans les chiffres cette année-là, le CA a en fin de compte déjà baissé l’an dernier de près de 7% sur base comparable. Cette ligne négative se poursuit au 1er semestre ; un repli de CA de 9,5%, de 18,7 à 17 millions EUR. Le contexte de récession entraîne des mesures de réduction des coûts par les entreprises. L’impact sur l’évolution du REBITDA (CA opérationnel récurrent) est énorme : celui-ci s’est tassé de 55%, à 1,5 million EUR (contre 3,3 millions EUR au 1er semestre 2012). La marge de REBITDA a dès lors plongé de 17,7 à 8,8%. Il y a quelques années, cette marge était encore comprise entre 20 et 25%. Le REBIT (bénéfice opérationnel récurrent) était légèrement négatif, à -0,1 million EUR (contre 1,24 million EUR). Le résultat net consolidé a cependant plongé dans le rouge, pour sa part (de 0,04 à -1,74 million EUR). Les actionnaires ne doivent donc pas espérer de dividende pour l’exercice 2013. La direction planche sur l’amélioration de son business model. L’an dernier, un nouveau CEO, Paul Baeck, a été désigné. Ce dernier a travaillé à un important plan stratégique pour la période 2013-17 (” Kaffa 2017 “). Fountain se repositionne, et dans les deux prochaines années, il investira lourdement dans le segment, notamment avec l’embauche d’une vingtaine de nouveaux collaborateurs commerciaux. Son portefeuille de clients doit être étoffé, la prestation de services doit être développée (notamment avec la télévente et un webmagasin qui permettra aux clients d’être livrés dans les 24 heures) et Fountain s’adressera de plus en plus aux entreprises de plus de 50 salariés, qui n’ont pas fait partie de son groupe-cible pendant longtemps. L’objectif final est d’accroître le CA de 50% d’ici 2017. La première phase de ce plan a été finalisée avec le renforcement des équipes de vente (2 nouveaux directeurs nationaux et 6 vendeurs). Ceux-ci sont parvenus à conclure des contrats plus importants, mais ont fait augmenter les frais de personnel et n’ont pas (encore) pu compenser la perte de CA chez les clients existants.

Les résultats semestriels de 2013 indiquent que la direction a encore du pain sur la planche pour réaliser son objectif ambitieux de 50% de croissance du CA d’ici à 2017. La tendance baissière des résultats se poursuivra en 2013. Ce qui explique la chute vers un creux de cours des derniers mois – Fountain a été introduit en 1999 à 56 EUR. D’autre part, la capitalisation boursière a baissé désormais à un point tel (13,5 millions EUR) que nous payons moins de 2 fois le REBITDA d’une année ” normale ” comme 2011. Le candidat-acheteur nous semble donc devoir payer davantage que le cours actuel. C’est pourquoi nous relevons le conseil à ” digne d’achat à titre spéculatif ” (d’un rating 3B à un rating 1C). Nous abaissons de ‘B’ à ‘C’ pour indiquer que seule une offre à court terme pourrait soutenir le cours et qu’un investissement dans Fountain revêt aujourd’hui un caractère plus spéculatif.

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