Facebook: une croissance enviable mais menacée

Cambridge Analytica - Cambridge Analytica a bien trompé les utilisateurs de Facebook © belga

Les investisseurs sont soulagés. Le troisième trimestre fut meilleur que prévu. Les mesures de protection de la vie privée de ses utilisateurs que le groupe a dû prendre n’ont pour l’heure qu’une faible incidence sur les résultats.

Au cours de la période comprise entre juillet et octobre, le nombre d’utilisateurs actifs au quotidien sur le réseau social a progressé de 8,6% en glissement annuel et de 2,3% en rythme trimestriel, à 1,62 milliard. Si toutes les régions affichent une croissance, l’Asie s’est particulièrement distinguée.

Durant le trimestre, le groupe a vu se connecter quotidiennement à l’ensemble de ses applications (Facebook, Instagram, WhatsApp et Messenger) 2,2 milliards d’utilisateurs; et une ou plusieurs fois par mois, 2,8 milliards d’utilisateurs. Récemment, Facebook a lancé son propre service de paiement. C’est de la publicité que le groupe tire l’essentiel de ses revenus (quelque 98,5%). Il estime actuellement à sept millions le nombre d’annonceurs actifs sur son réseau. Le prix moyen d’une publicité a reculé de 6% au 3e trimestre, mais ce repli a été compensé par une augmentation de 37% du nombre de publicités. Les effets de change ont certes érodé une partie de la croissance, mais le chiffre d’affaires (CA) du groupe a malgré tout progressé de 28,6% en un an, à 17,65 milliards de dollars. C’est près de 300 millions de dollars au-delà du consensus. Les Etats-Unis et le Canada ont fourni la plus importante contribution au CA du groupe (48,1%); l’Europe demeure le deuxième marché (23,4%), suivi de près cependant par l’Asie (18,5%), dont la part s’accroît depuis plusieurs trimestres. Le CA moyen par utilisateur s’est hissé à 7,26 dollars, contre 7,05 dollars au 2e trimestre de cet exercice et 6,09 dollars au 3e trimestre de l’an dernier. L’Amérique du Nord est bien au-dessus de cette moyenne, avec 34,55 dollars, et l’Europe fait mieux également, avec 10,68 dollars par utilisateur. L’Asie (3,24 dollars) et le reste du monde (2,24 dollars) sont à la traîne; le potentiel de croissance y est par conséquent élevé.

Le bénéfice opérationnel (Ebit) s’est accru de 24,3%, à près de 7,2 milliards de dollars, et a donc augmenté moins rapidement que le CA. En conséquence, la marge opérationnelle s’est effritée mais légèrement, à 41%, contre 42% un an plus tôt. A 17%, le taux d’imposition moyen est plus élevé que l’an dernier (13%). Cela dit, à 6,1 milliards de dollars (ou 2,12 dollars par action), le bénéfice net a tout de même augmenté de 18,6% (ou 20,5%). Le bénéfice du 1er semestre n’a rien d’exceptionnel, compte tenu de l’amende de cinq milliards de dollars que Facebook a dû verser à la Federal Trade Commission (FTC) américaine pour violation de la loi sur la vie privée. Facebook est en outre accusé par l’organe de violer la législation sur la concurrence. Contraint d’investir considérablement dans la protection de la vie privée, le réseau social va voir ses dépenses augmenter cette année à 46-48 milliards de dollars et la prochaine, à 54-59 milliards.

Au 3e trimestre, Facebook a produit un cash-flow disponible de 5,63 milliards de dollars et a racheté pour 1,2 milliard de dollars d’actions propres. A l’issue du trimestre, le groupe avait 52,3 milliards de dollars en caisse et sa dette de long terme s’élevait à 9,1 milliards de dollars.

Conclusion

Facebook présente pour l’heure toujours une croissance enviable. Mais cela pourrait changer, dès lors que le groupe technologique est dans la ligne de mire des pouvoirs publics. Sa valorisation demeure raisonnable bien que le cours de l’action ait atteint un record.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Marché: Nasdaq

Code ISIN: US30303M1027

Ticker: FB US

Capit. boursière: 550,8 milliards USD

C/B 2019: 23

C/B attendu 2020: 26

Perf. cours sur 12 mois: +34%

Perf. cours depuis le 01/01: +47%

Rendement du dividende: –

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