Facebook: les doutes sont levés

Facebook est parvenu à rassurer ses actionnaires en publiant d’excellents chiffres au terme du premier trimestre. Le groupe dispose par ailleurs d’un bilan robuste, grâce auquel il pourra s’acquitter sans peine de toutes les amendes qu’il se verra infliger.

Le chiffre d’affaires (CA) consolidé s’est établi à près de 15,08 milliards de dollars, soit 26% de mieux qu’un an plus tôt et légèrement plus que le consensus (15 milliards). Hors effets de change (dollar vigoureux), la croissance du CA aurait atteint 30%. Les revenus publicitaires représentent 93% du CA. Il n’est donc pas question de diversification, mais la clientèle du groupe est bel et bien hétérogène et diversifiée. Les 100 plus grands annonceurs s’adjugent un peu moins de 20% du CA.

Sur les trois premiers mois de l’année, le nombre d’utilisateurs actifs quotidiennement a progressé de 7,8% en glissement annuel, à 1,562 milliard. Si aux Etats-Unis et au Canada l’on note une stagnation, dans le reste du monde, le réseau social a accueilli de nouveaux utilisateurs. En Europe, le nombre d’utilisateurs actifs quotidiennement n’avait jamais été aussi élevé, à 286 millions; l’an dernier, il avait reculé. C’est en Asie et dans le reste du monde que la marge de progression du CA par utilisateur est la plus grande. Au niveau du groupe, ce dernier s’est élevé en moyenne à 6,42 dollars (5,53 dollars un an plus tôt). Les Etats-Unis et le Canada affichent le meilleur chiffre, à 30,12 dollars, et l’Europe est aussi au-delà de la moyenne du groupe, à 9,55 dollars.

Facebook gagne toujours moins par publicité, mais ce facteur est pour l’heure largement compensé par la croissance du nombre de publicités. Le bureau d’études de marché eMarketer entrevoit une augmentation de la part des publicités en ligne par rapport au marché global de la publicité, de 50% aujourd’hui à 60% en 2023. Si l’on a pu constater que les internautes n’avaient pas tourné le dos au géant des réseaux sociaux après l’utilisation abusive de leurs données et les accusations d’abus de position dominante dont il fait l’objet, les autorités de la concurrence n’en ont pas moins continué de contrôler les activités de Facebook. Qui pourrait avoir à s’acquitter d’amendes émanant de plusieurs pays. Le géant américain a déjà provisionné trois milliards de dollars au premier trimestre, car l’autorité américaine de la concurrence (Federal Trade Commission) pourrait lui infliger une amende de cinq milliards. Mais soyons clairs: pour Facebook, ce montant n’est pas colossal. Au premier trimestre, le groupe a produit un cash-flow disponible de plus de 5,3 milliards de dollars. Sa trésorerie s’est accrue de 10%, à 45,2 milliards de dollars. Compte tenu de la provision constituée, le bénéfice opérationnel a reculé en un an de 5,45 à 3,32 milliards de dollars. Par conséquent, la marge opérationnelle aussi (de 46 à 22%). Mais à 2,43 milliards de dollars ou 1,89 dollar par action, le bénéfice net est pour sa part nettement supérieur au consensus (1,62 dollar). Facebook n’a racheté que pour 613 millions de dollars de ses actions au premier trimestre. Le groupe préfère pour l’heure investir dans l’expansion des plateformes existantes.

Conclusion

Le bon rapport trimestriel fait oublier un temps aux investisseurs leurs inquiétudes quant à la croissance des revenus publicitaires, entre autres, de Facebook. Le groupe affiche par ailleurs un bilan robuste, grâce auquel il pourra s’acquitter sans peine de toutes les amendes. Le marché de la publicité en ligne est toujours en croissance, et dominé par Facebook, malgré la concurrence intense. Son titre n’est pas bon marché, mais sa valorisation demeure raisonnable au regard de celle de ses rivaux.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 191 dollars

Marché: Nasdaq

Code ISIN: US30303M1027

Ticker: FB US

Capit. boursière: 553,5 milliards USD

C/B 2018: 25

C/B attendu 2019: 20

Perf. cours sur 12 mois: +7%

Perf. cours depuis le 01/01: +44%

Rendement du dividende: –

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