Facebook dans le collimateur des régulateurs

Le modèle opérationnel de Facebook continue à fonctionner, mieux que jamais. Cependant, les mesures prises par les pouvoirs publics constituent actuellement la principale menace pour le groupe.

Le groupe a soulevé l’indignation à plusieurs reprises, mais continue à enregistrer une croissance soutenue. La base d’utilisateurs ne cesse de s’élargir. Au 2e trimestre, Facebook comptait 1,59 milliard d’utilisateurs actifs quotidiennement. C’est 8% de plus qu’au cours de la même période un an plus tôt. Le nombre d’utilisateurs actifs chaque mois (2,41 milliards) s’accroît au même rythme. Selon les estimations de Facebook, 2,1 millions d’utilisateurs se connectent quotidiennement à un ou plusieurs éléments de la plateforme (Instagram, WhatsApp, Messenger). Le prix par publicité a baissé de 4% mais ce recul a été compensé par une augmentation du nombre de publicités, au 2e trimestre. De ce fait, le chiffre d’affaires (CA) du groupe a progressé de 27,7% en un an, à 16,89 milliards de dollars – un résultat supérieur de 400 millions de dollars au consensus.

Facebook réalise près de la moitié de son CA aux Etats-Unis et un quart en Europe. Entre avril et juin, le groupe a gagné en moyenne 7,05 dollars par utilisateur, contre 5,97 dollars sur la même période un an plus tôt et 6,42 dollars au trimestre précédent. Mais il gagne plus de moitié plus sur ses utilisateurs européens (10,7 dollars) et même près de cinq fois plus sur ses utilisateurs américains (33,27 dollars). L’Asie (3,04 dollars) et le reste du monde (2,13 dollars) pèsent lourdement sur la moyenne du groupe, mais recèlent un fort potentiel de croissance. En raison de l’amende infligée à Facebook par les autorités américaines de la concurrence (Federal Trade Commission, ci-après FTC) pour infraction à la loi sur la protection de la vie privée, le bénéfice opérationnel (Ebit) a baissé de plus de 20%, à 4,63 milliards, et la marge d’Ebit s’est contractée à 27%. Si l’on fait abstraction de l’amende, la marge d’Ebit atteint 32%, un niveau supérieur aux attentes. A 1,99 dollar, le bénéfice net ajusté dépasse de 0,12 dollar le consensus. S’acquitter d’une amende de cinq milliards de dollars, la plus élevée jamais infligée à une entreprise technologique, ne constitue pas un problème pour Facebook. Rien qu’au 2e trimestre, le groupe a produit un cash-flow disponible de 4,84 milliards de dollars. Ce qui porte le total sur le 1er semestre à 10,2 milliards de dollars, ou près de 30% de plus en glissement annuel.

Facebook dispose désormais d’une position de trésorerie de 48,6 milliards de dollars et affiche une dette de 7,8 milliards de dollars. Mais la sanction infligée ne se limite pas à l’amende: le groupe doit également constituer un comité qui rapportera périodiquement à la FTC les progrès réalisés en matière de protection de la vie privée. Il exigera des ressources et du personnel supplémentaire. L’organe a par ailleurs ouvert une enquête sur une possible violation de la législation sur la concurrence. L’opposition déclarée des autorités et des banques pourrait compliquer le lancement de la monnaie numérique Libra.

Conclusion

La croissance constante de la base d’utilisateurs et des revenus publicitaires garantit des cash-flows importants. Mais le durcissement de la réglementation constitue un facteur d’incertitude: non seulement elle accroît les coûts, mais elle pourrait également peser sur les revenus publicitaires. Les mesures prises par les pouvoirs publics constituent actuellement la principale menace pour Facebook. La valorisation n’est pas exubérante compte tenu de la croissance, mais l’action n’est plus très éloignée de son plus haut historique.

Conseil: conserver/attendre

Risque: moyen

Rating: 2B

Cours: 181,73 dollars

Marché: Nasdaq

Code ISIN: US30303M1027

Ticker: FB US

Capit. boursière: 518,5 milliards USD

C/B 2018: 22,5

C/B attendu 2019: 21

Perf. cours sur 12 mois: -2%

Perf. cours depuis le 01/01: +39%

Rendement du dividende: –

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