Exxon Mobil

Nous estimons que l’action présente aujourd’hui une valorisation correcte. Nous lui préférons actuellement, parmi les compagnies pétrolières intégrées, Royal Dutch Shell et Total.

Le prix du baril de pétrole brut a récemment franchi la barre des 50USD. Avec un peu de retard, les actions des groupes énergétiques intégrés ont également suivi l’évolution du cours de l’or noir. Ainsi Exxon Mobil a-t-il gagné 16% par rapport au début de l’année; il s’échange à son plus haut niveau depuis février 2015. Exxon est le plus grand groupe énergétique coté en Bourse au monde. L’entreprise est active sur plusieurs fronts, avec bien entendu une division Upstream (exploration et production) et une division Downstream (raffinage et commercialisation), mais aussi d’importantes activités dans la chimie. La rentabilité de la division Upstream, étroitement liée au cours du pétrole, a été déficitaire au premier trimestre 2015 (-76millions USD). La division Downstream avait en revanche enregistré un bénéfice de 906millions USD grâce à la hausse des marges de raffinage. Mais la meilleure performance est à mettre au crédit de la division Chimie qui, avec un bénéfice de 1,36milliard USD (+36% en un an), a pris à son compte plus de 60% du bénéfice du groupe. La récente ascension de cours du pétrole est à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle pour le groupe. Pour Upstream, l’effet est bien entendu positif, mais pour Downstream, elle pèsera sur les marges de raffinage. Pour la division Chimie, le pétrole brut constitue un facteur de coût et la hausse du baril est donc un handicap. En avril, Exxon Mobil a perdu sa note AAA pour la première fois en plus de 80ans. L’agence de notation Standard&Poor’s s’est émue de son endettement croissant et de son dividende élevé. Pour Exxon Mobil, le dividende est la priorité absolue. La rémunération des investisseurs est en hausse depuis 33ans d’affilée, et le groupe veut conserver ce label à tout prix. En avril, le dividende trimestriel a de nouveau été relevé de 3%, à 0,75USD. L’an dernier, Exxon avait distribué pour 12,2millions USD en dividendes, par rapport à des cash-flows libres de seulement 3,8milliards USD. La tendance s’est poursuivie au premier trimestre 2016: les free cash-flows n’ont pas dépassé 211millions USD, mais le groupe a distribué pour près de 3,1milliards USD de dividendes, auxquels il faut ajouter 721millions USD de rachats d’actions propres. Le groupe est donc voué à s’endetter pour maintenir ce modèle de rémunération des actionnaires. Il a ainsi émis pour 12milliards USD d’obligations nouvelles en février. Exxon Mobil peut maintenir cette stratégie pour l’instant parce qu’avec un taux d’endettement de 25%, il est moins endetté que la plupart de ses concurrents. À la fin du premier trimestre, la dette s’établissait à 43,1millions USD, pour une position de liquidités de près de 5milliards USD. De toute évidence, il sera impossible au groupe de maintenir cette généreuse politique de dividende à terme si les revenus stagnent. Exxon Mobil réduira ses investissements d’un tiers, à 23,2milliards USD cette année. Pour l’instant, des rachats d’actions propres ne sont effectués que pour compenser les stock-options accordées aux salariés.

Conclusion

Exxon Mobil aussi profite du redressement des cours du pétrole, bien que l’effet ne soit pas positif pour toutes ses divisions. L’action s’échange pourtant moyennant une prime par rapport à ses concurrents (européens) qu’il est difficile de justifier objectivement. Nous abaissons le conseil car nous estimons que l’action présente une valorisation correcte, et nous lui préférons actuellement, parmi les compagnies pétrolières intégrées, Royal Dutch Shell et Total.

Conseil : conserver/attendre

Risque : faible

Rating : 2A

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