Excellent premier semestre pour Resilux

En acquérant, à l’automne 2017, le suisse Signode Industrial Group (mieux connu sous le nom de Poly Recycling), spécialisé dans le recyclage du PET, Resilux s’est adjoint un nouveau pôle de croissance, ce dont ses résultats semestriels se font résolument l’écho.

Producteur de préformes et de bouteilles en PET situé en Flandre orientale, Resilux, qui s’arroge 8% environ des parts du marché européen, se situe juste derrière le leader absolu du secteur. Le PET (polyéthylène téréphtalate) est un plastique facile à recycler, dont la collecte, dans plusieurs pays européens, est exemplaire; il reste en revanche beaucoup à faire en Europe du Sud et en Europe centrale et orientale. C’est d’ailleurs ce qui a motivé Resilux à investir quelque 25 millions d’euros dans la nouvelle usine de recyclage située sur le site existant de Bilten, en Suisse. Une usine de préformage de PET avait par ailleurs été construite l’an passé en Roumanie. Les deux projets faisant leurs maladies d’enfance, ils avaient pesé à hauteur de 1,5 million d’euros sur le cash-flow opérationnel (Ebitda) du premier semestre de 2019. Ils n’ont pas grevé celui du premier semestre de 2020, dont les résultats ont au contraire été soutenus par la demande accrue de PET recyclé. Le chiffre d’affaires a certes fléchi de 7,4% (de 214,4 millions à 198,6 millions d’euros), mais le phénomène est principalement dû à la chute des prix des matières premières (-15% en moyenne). La valeur ajoutée, paramètre bien plus fiable que le chiffre d’affaires, a, elle, progressé de 15,7%, à 52,5 millions d’euros, ce qui a entraîné une augmentation de l’Ebitda à périmètre comparable (+16,2%, de 22 à 25,6 millions d’euros). Les problèmes de l’an dernier sont donc manifestement résolus. Aux Etats-Unis, les résultats renouent avec des niveaux plus satisfaisants.

Si dans l’ensemble, la crise sanitaire a empêché Resilux de vendre autant de bouteilles destinées à contenir de l’eau et des boissons rafraîchissantes à emporter qu’avant, l’augmentation de la production des préformes et, surtout, des bouteilles pour le marché des détergents, que le Covid-19 a fait s’envoler, a compensé ce recul. Les volumes des préformes sont restés relativement stables, mais ceux des bouteilles ont grossi de 12,2%. La hausse moins marquée des amortissements a permis au bénéfice opérationnel (Ebit) de gagner 21,7%, à 15,75 millions d’euros, soit une progression plus soutenue encore que celle de l’Ebitda. Le résultat net a même bondi de 40,2%, pour atteindre 10,9 millions d’euros, à quoi correspond un montant de 5,45 euros par action. Le pronostic selon lequel la dette financière nette serait ramenée à 30-35 millions d’euros s’est réalisé, puisqu’elle en est à 33,5 millions d’euros; elle vient de 48,9 millions d’euros fin 2019 et de 76,2 millions d’euros six mois avant. Après deux années d’investissements très lourds, “seuls” 9 millions d’euros ont été investis au premier semestre, contre 17,4 millions sur la même période en 2019. La direction mise pour le second semestre sur un Ebitda comparable à celui de l’an passé; l’exercice devrait en d’autres termes s’achever sur un Ebitda globalement plus élevé que celui de 2019.

Conclusion

Nous sommes satisfaits des résultats sur lesquels le groupe clôt le semestre. A moins de sept fois le rapport entre la valeur de l’entreprise (EV) et l’Ebitda escomptés pour l’exercice, la valorisation de l’action reste intéressante. La juste valeur s’élève selon nous à 170 euros par titre au moins. Resilux reste donc dans le portefeuille modèle.

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 143 euros

Ticker: RES BB

Code ISIN: BE0003707214

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 279 millions EUR

C/B 2019: 16

C/B attendu 2020: 14

Perf. cours sur 12 mois: +8%

Perf. cours depuis le 01/01: -3%

Rendement du dividende: 2,3%

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