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Investisseurs et analystes avaient espéré beaucoup plus, l’année dernière, d’EVS Broadcast Equipment. Nous y compris. Mais le 4etrimestre fut à nouveau une agréable surprise. Pas en termes de chiffre d’affaires (CA), mais de bénéfice. Rappelons qu’EVS a un profil spécifique : il réalise ses pics de CA lors des grands événements sportifs, comme les Jeux Olympiques ou la Coupe du Monde de football. Lors de ces méga-événements, EVS peut en effet louer beaucoup de matériel supplémentaire. Pourtant, l’exercice 2014 ne fut pas du tout de bonne facture pour l’entreprise liégeoise. L’an dernier, son CA s’est accru de seulement 1,8%, à 131,4 millions EUR. Mais si l’on en filtre les revenus locatifs liés aux JO russes et à la Coupe du Monde de Football au Brésil, de même que les fluctuations de cours, l’image s’inverse et le repli ressort à 8,9%. A cela s’ajoute le fait que la marge opérationnelle (marge d’EBIT) est sous pression depuis déjà un certain temps en raison des lourds investissements consentis en technologie. Le repli de la marge d’EBIT ressort, pour l’ensemble de l’exercice 2014, à 240 points de base (2,4%), de 37,5 à 35,1%, compte tenu d’une baisse de l’EBIT, au cours de la période comprise entre janvier et décembre, de 48,4 à 46,1 millions EUR (soit -4,8%). Le bénéfice net a pour sa part progressé de 34 à 35,5 millions EUR (ou de 2,52 à 2,63 EUR par action; +4,2%). EVS occupe une position unique dans le secteur du commentaire sportif en direct. Sa position de marché enviable lui permet de réaliser des marges bénéficiaires très élevées. L’inconvénient est que ce marché n’est pas énorme, que sa part de marché ne pourra jamais plus connaître d’augmentation spectaculaire. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle EVS tente depuis quelque temps de grappiller des parts de marché dans le segment de l’Entertainment, News & Media (ENM). Ce marché est quatre fois plus grand, mais pour l’instant, EVS n’est parvenu à s’en approprier qu’une poignée de pour cent. Le 4etrimestre, meilleur que prévu, est le résultat des efforts de la CEO par intérim Muriel De Lathouwer, qui, grâce à une meilleure maîtrise des coûts, a pris le groupe en main et a dans la foulée été désignée CEO officiellement. La direction reste cependant confrontée à la faiblesse du marché des serveurs de production cette année. Ce qui se reflète dans un carnet de commandes très peu garni de 29,8 millions EUR à la mi-février (-38% par rapport au chiffre record de l’an dernier). La direction continue donc de plancher sur la maîtrise des coûts, de sorte qu’il est encore question d’une augmentation des coûts opérationnels de 5 à 10% (‘high single digit’). Mais compte tenu de l’année impaire, il est certain que le bénéfice par action de cette année refluera sous 2 EUR. Reste la question du dividende. Le bénéfice 2014 permet de réitérer le dividende (brut) de 2,16 EUR par action pour l’exercice 2013. Cependant, le dividende intérimaire a été précédemment abaissé de 1,16 à 1 EUR par action. Peut-être que 2 EUR par action est plus réaliste, ce qui correspond à un rendement de dividende encore appréciable de 6% brut. Il faut cependant tenir compte pour cette année d’un abaissement plus sensible du dividende en direction de 1,5 EUR par action.

Conclusion

Le cours s’est redressé de 40% depuis l’automne, après la raclée de l’an dernier. EVS est une société occupant une position de marché enviable grâce à une technologie supérieure, mais cette année, il lui sera plus difficile de générer un potentiel de cours. D’où l’abaissement du conseil.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 2B

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