EVS: les commandes soutiennent la croissance

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Malgré un carnet de commandes record, le marché avait peu apprécié le chiffre d’affaires prévisionnel, inférieur au consensus, annoncé lors de la publication des résultats de 2021. Et pourtant… EVS a pour lui un rendement en dividende élevé, une technologie de pointe, un chiffre d’affaires américain en hausse et une position financière extrêmement solide.

Le spécialiste des serveurs destinés à l’enregistrement d’images professionnelles, de type sportif notamment, est florissant. Sous la direction de Serge Van Herck, il avait revu à plusieurs reprises son chiffre d’affaires (CA) prévisionnel pour 2021: parti d’une fourchette de 110 à 120 millions d’euros, celui-ci était arrivé à 135 millions, pour finalement réellement s’établir à 137,6 millions, soit 56% de plus qu’en 2020 (88,1 millions d’euros; report du Championnat d’Europe de football et des Jeux olympiques de Tokyo). La mise à jour relative au 1er trimestre n’évoque aucun relèvement des pronostics pour 2022. Malgré un carnet de commandes record, le marché avait peu apprécié le CA prévisionnel de 125-140 millions d’euros (consensus à l’époque: 139 millions) annoncé lors de la publication des résultats de 2021.

Le carnet de commandes est toujours extrêmement fourni. La prudence avec laquelle l’entreprise liégeoise calcule son CA prévisionnel est due à la pénurie de composants, qui a allongé de plus de 100% les délais de livraison – il faut compter deux à trois mois de plus entre la réception de la commande et le moment où le CA peut être acté. Abstraction faite du maintien du CA prévisionnel, la mise à jour trimestrielle est réjouissante. Le CA assuré pour 2022 s’élève à 91 millions d’euros, dont 9,2 millions issus de la location d’équipements utilisés pour la couverture en direct de grands événements sportifs; si l’on exclut ces revenus, on obtient 82,8 millions d’euros assurés dès la fin du 1er trimestre (+51,2% en glissement annuel). EVS se porte donc de mieux en mieux. L’acquisition d’Axon n’y est pas pour rien: l’entreprise néerlandaise propose des produits complémentaires, et contribue au CA américain du groupe.

Les commandes enregistrées en janvier-mars atteignent 43 millions d’euros, soit 50% de plus que le consensus. Un CA de 15,5 millions est déjà comptabilisé pour 2023 (+5,4% en glissement annuel). L’augmentation des charges opérationnelles ne devrait pas dépasser les 5-10% annoncés. Il faudra toutefois attendre les résultats semestriels, le 25 août, pour savoir si l’envolée des coûts et la rareté des composants n’auront pas empêché EVS de réaliser des marges aussi élevées que l’an passé (bond de 6,4% à 27% de la marge d’Ebit, c’est-à-dire du rapport bénéfice opérationnel/CA, en 2021).

Conclusion

Le dividende, de 1,50 euro brut par action, devrait être au moins maintenu, ce qui fait d’EVS une valeur à dividende intéressante (rendement en dividende de 7,1% brut). Le groupe a pour lui une technologie de pointe, ainsi qu’une position financière extrêmement solide (trésorerie nette de près de 55 millions d’euros fin 2021). A 6 fois le ratio valeur de l’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel et 9,5 fois le bénéfice escomptés pour 2022 à peine, le titre est pourtant sous-évalué. EVS, qui mérite d’être redécouverte, reste évidemment dans le portefeuille modèle (acheter; 1A).

Conseil: acheter

Risque: faible

Rating: 1A

Cours: 20,95 euros

Ticker: EVS BB

Code ISIN: BE0003820371

Marché: Euronext Bruxelles

Capit. boursière: 288,7 millions EUR

C/B 2021: 7,5

C/B attendu 2022: 9,5

Perf. cours sur 12 mois: +11%

Perf. cours depuis le 01/01: +1%

Rendement du dividende: 7,1%

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