Euronav

Repli de cours excessif ; digne d’achat.

Durant les deux premières semaines de cette nouvelle année, le titre de l’armateur anversois a été sous pression : depuis son sommet, en juillet, à 15,15 EUR, le repli totalise déjà 40%. La vente surprise, par Peter Livanos, Président du conseil d’administration, d’un lot de 5,7% en novembre dernier, n’y est pas étrangère. En outre, les intervenants s’inquiètent de ce que le carnet de commandes des pétroliers se garnit, lequel pourrait mettre sous pression les tarifs journaliers après 2015, année record. La direction d’Euronav a remis l’église au milieu du village fin de semaine dernière en publiant un communiqué de presse inattendu : tant le segment des pétroliers VLCC (Very Large Crude Carriers d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) que celui des navires Suezmax (capacité jusque 200.000 tonnes) demeurent robustes. Le tarif journalier moyen pour les 28 VLCC s’est élevé à environ 62.000 USD au 4e trimestre, contre 31.650 USD au même trimestre de 2014, et pour les 23 navires Suezmax, ce chiffre a dépassé 40.000 USD, à comparer aux 24.250 USD de 2014. Le tarif journalier moyen s’est élevé au 3e trimestre à 52.368 USD pour les VLCC (24.661 USD en 2013), et à 40.048 USD pour les Suezmax (21.737 USD en 2013). Au 1er semestre, ces moyennes s’établissaient respectivement à 53.370 USD (27.032 USD) et 42.364 USD (19.612 USD). Pour connaître les résultats définitifs de l’exercice 2015, il faudra attendre le 28 janvier, mais on sait déjà que 2015 sera une année d’exception, marquée par des records en termes de chiffre d’affaires et de bénéfice. Euronav indique du reste que 2016 a démarré sur les chapeaux de roue. Pour le 1er trimestre, 25% de la capacité VLCC a déjà été réservée à un tarif journalier exceptionnel de 77.000 USD. La direction estime que la sanction infligée au cours est excessive, et envisage même de racheter des actions propres. La société continue d’oeuvrer au rajeunissement de sa flotte, et exploite la hausse de la valeur en seconde main des navires _ grâce à l’augmentation nette des tarifs journaliers l’année dernière _ pour vendre les bateaux plus anciens. En novembre, le Suezmax Cap Laurent (année de construction : 1998) a été vendu au prix de 22,3 millions USD, pour un bénéfice de 11,1 millions USD, et dans le courant du 1er trimestre, la vente du Famenne (2001) a été finalisée au prix de 38,4 millions USD. Le groupe a en parallèle commandé 4 nouveaux VLCC l’été dernier (96 millions USD par navire), dont la livraison des trois derniers est prévue en janvier, mars et mai 2016. L’amélioration du carnet de commandes est effectivement à surveiller, mais avec 21% de la flotte totale de VLCC, ce chiffre se situe encore à un niveau acceptable. A plus forte raison si l’on tient compte de la hausse de la demande de pétrole et des changements structurels des itinéraires de navigation. La levée possible de l’interdiction d’exportation de pétrole brut à partir des USA et la levée des sanctions contre l’Iran constitueraient de nouveaux facteurs de soutien.

Conclusion

Les actionnaires d’Euronav peuvent espérer un dividende final proche de 1 USD brut par action. 2016 sera certes moins intéressant, mais à un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 4,4, nous estimons le repli de cours excessif. D’où le relèvement de notre conseil.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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