Euronav

Digne d’achat

L’armateur anversois Euronav est toujours en quête d’acquisitions. Quelques mois à peine après la livraison des deux derniers des 19 pétroliers VLLC (Very Large Crude Carriers d’une capacité maximale de 320.000 tonnes) repris l’an dernier, Euronav a annoncé une nouvelle transaction. Cette fois il s’agit de l’achat de 4 VLCC, qui sont encore en construction actuellement. Le coût total s’élève à 384 millions USD, ou 96 millions USD par navire. La livraison est prévue pour septembre 2015, janvier, mars et mai 2016. Cet achat étendra la flotte d’Euronav à 31 VLCC, un U(ltra)LCC (capacité de 441.000 tonnes), 23 Suezmax (capacité maximale de 200.000 tonnes) et 2 plateformes de stockage flottantes (FSO). Euronav a du reste pris une option (dont coût : 8 millions USD) sur l’achat de quatre VLCC supplémentaires à 98 millions USD l’unité. La transaction s’inscrit parfaitement dans le cadre de sa stratégie d’extension ultérieure et de rajeunissement de la flotte, sans cependant étendre davantage la flotte mondiale de 620 VLCC. La société a souligné que la politique de dividende dévoilée plus tôt cette année – au moins 80% du résultat net, via un dividende intérimaire en septembre et un dividende final en mai – resterait d’application. Il est clair que la direction est convaincue que le sensible redressement des tarifs de fret augure de plusieurs (très) bonnes années dans le secteur. La demande de pétroliers est soutenue par la hausse de la demande de pétrole. A cet égard, la forte baisse des cours pétroliers est une double aubaine pour Euronav, dans la mesure où elle est positive pour la demande de pétrole, mais aussi pour ses propres coûts de transport. L’Agence Internationale de l’Energie (AIE) table, jusqu’en 2020, sur une augmentation annuelle de la demande de pétrole d’un million de barils par jour. Ce qui se traduit par la nécessité de disposer d’environ 30 VLCC supplémentaires par an. En outre, les transports pétroliers sont en mutation : de plus en plus, la production pétrolière en provenance d’Amérique Latine et d’Afrique occidentale est transportée vers l’Asie, ce qui suppose que les itinéraires sont plus longs. D’autre part, la flotte mondiale des VLCC comme des Suezmax ne connaîtra qu’une croissance limitée en 2015 et 2016. Euronav a réalisé un premier trimestre supérieur aux prévisions, le meilleur depuis le 3etrimestre 2008. En comparaison avec le 1er trimestre 2014, le chiffre d’affaires s’est accru de 93,8%, à 209,1 millions EUR. Grâce à la flotte étendue et à la nette hausse des tarifs – tarifs moyens journaliers des VLCC de 50.845 USD (+46,2% par rapport à l’an dernier: 34.777 USD), et des Suezmax de 41.944 USD (+56,5%) -, le bénéfice net est passé de 1,4 million USD l’an dernier à 80,9 millions USD, ou de 0,02 USD à 0,55 USD par action. Le 2etrimestre sera également excellent, étant donné que les tarifs journaliers restent élevés et qu’Euronav a réservé fin avril déjà 52,24% de la capacité disponible des VLCC à un tarif journalier moyen de 51.522 USD et 52,94% de la capacité des Suezmax à 40.504 USD.

Conclusion

Euronav continue de miser de manière opportuniste sur la reprise cyclique du secteur du transport pétrolier. Qui plus est, le taux d’endettement de moins de 50% au bilan lui autorise une croissance ultérieure. Les actionnaires en profitent, car le dividende brut s’annonce proche de 1 USD par action.

Conseil: digne d’achat

Risque: moyen

Rating: 1B

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