Euronav

Donne le coup d’envoi d’un mouvement de consolidation

L’année a très bien commencé pour Euronav : après plusieurs années de hauts mais surtout de bas, l’armateur anversois vient de conclure la transaction de l’année dans le secteur. L’accord porte sur la reprise de 15 pétroliers VLCC (Very Large Crude Carriers qui mesurent l’équivalent de 4 terrains de football et peuvent transporter 300.000 tonnes de pétrole) aux mains de Maersk. L’Anversois, dont la flotte totalise désormais 26 VLCC, est ainsi propulsé aux premiers rangs mondiaux du secteur. Nous avons été bien inspirés, en décembre dernier (IB-49A), de relever notre conseil sur Euronav à digne d’achat. Car depuis lors, son cours a presque doublé. Malgré cela, la capitalisation totale d’Euronav s’élevait à “seulement” 460 millions EUR au moment de la suspension des échanges, juste avant la publication de cette nouvelle. A comparer à un prix de 980 millions USD ou 720 millions EUR pour les 15 pétroliers. Le groupe a besoin, en plus d’emprunts bancaires, d’une importante augmentation de capital. D’abord, dans les limites des possibilités du capital autorisé, le capital sera augmenté de 50 millions USD par l’émission de 5,47 millions de nouvelles actions à 6,70 EUR. Cette tranche est réservée aux institutionnels. C’est une procédure ordinaire. Ensuite, après approbation d’une assemblée générale extraordinaire en février, une deuxième augmentation de capital aura lieu, d’une valeur de 300 millions USD, par l’émission de 32,8 millions de nouveaux titres au même cours de 6,70 EUR. Nous trouvons regrettable, cependant, que cette émission soit également réservée aux seuls institutionnels. L’augmentation de capital totale porte sur plus de 250 millions EUR ; 38,3 millions de nouvelles actions seront créées, à comparer à 53,2 millions avant l’opération, ce qui représente une dilution de plus de 70% ! Le cours s’est de suite hissé au-delà de 10 EUR. De cet angle de vue, le fait de pouvoir participer à une augmentation de capital à 6,70 EUR est un cadeau en or. C’est la raison pour laquelle nous acceptons mal le fait que les investisseurs particuliers se voient refuser l’accès au capital. S’ils veulent tirer profit de cette juteuse opération, ils doivent payer plusieurs dizaines de pour cent de plus que les investisseurs institutionnels. En revanche, par rapport à la transaction à proprement parler, nous n’avons aucun grief à formuler, au contraire. Euronav donne le coup d’envoi d’un mouvement de consolidation dans le secteur, qui était inévitable. Le groupe prend ainsi de l’avance et paie par ailleurs un prix très raisonnable, à un moment de surcroît idéal. Car le marché se trouve à son plancher ou est sur le point de s’en extraire. Le 21 janvier, nous aurons une première idée des résultats annuels 2013.

Conclusion

Cette opération est une excellente nouvelle mais nous n’achèterions plus le titre, vu le quasi-doublement de son cours en l’espace d’un mois. C’est pourquoi nous abaissons notre conseil. Les investisseurs concentrés sur le court terme peuvent même alléger la position. Mais dans une perspective de long terme, les actions peuvent être conservées compte tenu de la position renforcée d’Euronav sur le marché.

Conseil: conserver

Risque: moyen

Rating: 3C

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