Euronav porteuse d’opportunités

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L’action a reculé à 6,5 euros, le plancher de fin 2016. Pourtant l’entreprise affiche le bilan le plus solide de son secteur, qui est confronté à une crise depuis un certain temps. Digne d’achat pour le long terme.

L’action d’Euronav a déjà perdu 9% cette année. La tendance baissière de 2016 (-40%) s’est donc poursuivie. Ces chiffres ne tiennent cependant pas compte des versements de dividendes sur la période, pour un montant total de 1,59 dollar brut par action. La publication des résultats provisoires pour le quatrième trimestre, accompagnée d’un discours prudent de la direction pour 2017, n’a pas endigué le recul du cours. Ces prévisions tenaient compte des limitations de production convenues fin 2016 par l’OPEP notamment et qui ont d’ailleurs entre-temps été prolongées, ainsi que de la livraison prévue cette année d’une capacité équivalente à 40 superpétroliers (VLCC ; sur une flotte totale de 694 VLCC) et des incertitudes liées à l’évolution de la législation environnementale, laquelle pourrait retarder la mise au rebut de navires plus anciens. Les inquiétudes relatives à la surcapacité se sont amplifiées quand on a appris que 27 VLCC avaient été commandés au cours des cinq premiers mois de l’année. C’est deux fois plus qu’en 2016 sur une base annuelle.

Ces difficultés pèsent sur les tarifs de location journaliers, et les prévisions qu’a émises la direction d’Euronav pour le rapport semestriel qui sera publié le 10 août ne sont guère optimistes. Elle a anticipé pour le deuxième trimestre un recul du chiffre d’affaires de 37% par rapport à la même période l’an dernier, à 119,7 millions d’euros (-23,6% à 164,2 millions de dollars au premier trimestre). Ce serait la première perte trimestrielle du groupe depuis le quatrième trimestre 2014 (2,2 millions de dollars ou 0,014 dollar par action).

Bilan solide

Soulignons cependant qu’au cours de la période écoulée, Euronav a procédé à une série d’opérations de refinancement et de transactions en vue de profiter du cycle baissier pour faire des acquisitions. L’entreprise s’est forgé une excellente réputation en la matière, et alliait fin mars 620 millions de dollars de liquidités et le bilan le plus solide du secteur. Le rapport entre sa dette nette et son cash-flow opérationnel récurrent (REBITDA) ces douze derniers mois s’élève à 2,1, contre une moyenne de 5,8 dans le secteur. Nous ne doutons pas de ce qu’Euronav sortira renforcée de la crise, même si celle-ci dure plus longtemps que prévu. Une accélération de la mise au rebut des navires est attendue surtout à partir de 2019.

Le repli de l’action s’est récemment arrêté autour de 6,5 euros, soit le plancher de fin 2016. Nous confirmons la note digne d’achat (1B). L’action présente selon nous un potentiel significatif pour 2020. Elle s’adresse donc aux investisseurs patients. Nous pourrions intégrer l’action au portefeuille modèle plus tard cette année.

Devise : euro

Marché : Euronext Bruxelles

Capitalisation boursière : 1,1 milliard EUR

C/b 2016 : 7

C/b attendu 2017 : 46

Performance du cours depuis 12 mois : -16 %

Performance du cours depuis le début de l’année : -9 %

Rendement du dividende : 11,1 %

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