Essoufflement temporaire de la croissance pour ASML

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ASML achève un exercice record, avec un chiffre d’affaires de 10,94 milliards de dollars, en hausse de 21% par rapport à l’année précédente.

Ces derniers mois ont été délicats pour le secteur des semi-conducteurs. La demande sur plusieurs marchés finaux s’est ralentie (automobile), voire contractée (électronique grand public), ce qui, associé à des stocks élevés, forme le cocktail idéal pour un repli. Les semi-conducteurs relevant du début de cycle, tout ralentissement conjoncturel s’y fait rapidement sentir. Les sous-traitants ont été touchés eux aussi, à l’instar d’ASML, qui a perdu plus de 30% de sa valeur boursière entre juillet et décembre, retombant à son plus bas niveau depuis l’été 2017. Le 4e trimestre n’était pourtant pas mauvais, avec un chiffre d’affaires (CA) record de 3,14 milliards d’euros, en hausse de 23% en glissement annuel, et nettement supérieur au consensus (2,99 milliards). Si la marge bénéficiaire brute (44,3%) est restée largement sous les 48,1% escomptés en raison des coûts liés à un litige, entre-temps résolu, sur des brevets avec Nikon, le bénéfice net de 788 millions d’euros a dépassé le consensus (758 millions).

ASML achève donc un exercice record, avec un CA de 10,94 milliards de dollars, en hausse de 21% par rapport à l’année précédente. Le bénéfice net atteint 2,6 milliards d’euros, soit 6,1 euros par action, contre 4,81 euros en 2017. Malgré l’érosion des marges au 4e trimestre, la marge brute de l’exercice est passée de 44,9% à 46%. ASML a vendu cinq systèmes extreme ultraviolet (EUV) au 4e trimestre et 18 sur l’année; il table sur 30 ventes en 2019.

Le ralentissement de la croissance frappe surtout le segment des puces mémoires (20% des nouvelles commandes au 4e trimestre, contre 50% en 2017). Les semi-conducteurs logiques, destinés aux applications graphiques et aux processeurs, ont fait belle figure. Les nouvelles commandes ont atteint 1,59 milliard d’euros au 4e trimestre, ce qui porte le carnet à 6,6 milliards d’euros. L’essoufflement de la demande sur les marchés finaux a poussé des clients comme Intel, Micron, Samsung et TSMC à reporter leurs commandes au 2e semestre. Les pronostics pour le trimestre en cours (2,1 milliards d’euros) étaient donc en deçà des 2,7 milliards d’euros attendus, en partie à cause d’un incendie chez un sous-traitant de composants et modules électroniques, qui a entraîné chez ASML un retard chiffré à 300 millions d’euros, à rattraper au 2e trimestre. ASML table sur un 2e semestre en hausse, et sur un CA de 13 milliards d’euros en 2020 et de 15 à 24 milliards d’euros d’ici 2025. Le groupe, qui avait 4 milliards d’euros en caisse à la fin de l’exercice, a généré des cash-flow disponibles de près de 2,5 milliards d’euros en 2018, qui lui ont permis d’augmenter le dividende de 50%, à 2,1 euros par action. Il aura donc versé plus de 1,7 milliard d’euros à ses actionnaires l’an dernier: 597 millions en dividendes et 1,15 milliard dans le cadre de rachats d’actions propres. Il peut affecter 1,35 milliard d’euros encore à des rachats d’actions.

Conclusion

L’essoufflement de la croissance d’ASML n’est que temporaire et les prévisions pour 2020 et au-delà ne sont pas remises en cause. Vu la position dominante de l’entreprise sur son marché et la croissance structurelle de la demande, les perspectives à moyen terme restent favorables. ASML est plus onéreuse que la moyenne du marché, mais sa valorisation est retombée sous sa moyenne historique après le repli accusé au 2e semestre de 2018. A surveiller.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

Cours: 147,98 euros

Ticker: ASML NA

Code ISIN: NL0010273215

Marché: Euronext Amsterdam

Capit. boursière: 63 milliards EUR

C/B 2018: 24,3

C/B attendu 2019: 24,3

Perf. cours sur 12 mois: -8,6%

Perf. cours depuis le 01/01: +7,9%

Rendement du dividende: 1,4%

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