Essilor

Conserver / attendre

Essilor est un exemple d’entreprise dont nous sommes sortis un peu trop tôt malgré la valorisation tendue. Les chiffres semestriels 2015 supérieurs aux prévisions nous ont ramenés aux faits. Cette entreprise française est le leader mondial des lentilles (87% du chiffre d’affaires du groupe sur les 6 premiers mois de cette année), avec des marques de premier plan comme Crizal, Varilux et Transitions. Essilor fabrique également des lunettes de soleil, verres et accessoires (les 13% restants du CA). L’origine de l’entreprise remonte à 1849 (fondation Essel). Les débuts de Silor datent de près d’un siècle plus tard (1931). La fusion entre Essel et Silor, qui a donné naissance à Essilor, remonte déjà à plus de 40 années. Sa croissance soutenue lui a rapidement permis une intégration au sein du CAC40, puis, en juin 2012, dans l’Eurostoxx50. En 2014, Essilor est parvenue à verser, pour la 22eannée consécutive, à payer un dividende supérieur à l’année précédente. La passion et le moteur de l’entreprise, depuis le début, est l’innovation. Depuis 2011, tous les efforts d’innovation se concentrent sur trois sites : Créteil (siège français pour l’Europe), Dallas (pour les USA) et Singapour (pour l’Asie). Depuis 2005, Essilor prend au moins 70 nouveaux brevets par an, de sorte que la moitié environ du CA du groupe provient de produits qui sont au maximum trois ans sur le marché. Autre moteur de sa croissance : son rôle de consolidateur dans un marché très fragmenté. Dans les pays émergents particulièrement, ce segment de marché est occupé par des dizaines et des centaines de petites entreprises. Sur les 7 premiers mois de cette année, neuf entreprises et PME ont été rachetées ou ont fait l’objet d’un accord de partenariat. Pour près de 140 millions EUR de CA supplémentaire. Quatre d’entre elles se trouvent dans les pays émergents. Au 2etrimestre, cette région du monde s’adjugeait un quart du CA dans les lentilles. Au 1er semestre on note à nouveau une augmentation du CA de 22,6% (de 2,78 à 3,41 milliards EUR), dont 4,2% de croissance du CA comparable et 9,4% de croissance du CA à taux de change constants. Le reste provient des acquisitions et de taux de change plus avantageux consécutifs à l’euro plus faible (EUR). La croissance fut la plus marquée en Amérique du Nord (+33%) et la plus faible en Europe (+9,5%). Le résultat opérationnel (EBIT) s’est accru de 23,8% (de 526 à 651 millions EUR), ce qui suppose que la marge d’EBIT s’est améliorée encore légèrement, de 18,9 à 19,1%. Le bénéfice net a progressé de 19,7% (de 325 à 388 millions EUR) ou, par action, de 1,54 à 1,83 EUR. La direction a réitéré les prévisions annuelles précédentes de croissance du CA de 8 à 11% à taux de change constants (13,2% de hausse du CA au 1er semestre, conséquence de gains de change) et d’au moins 4,5% sur base comparable, combinée à une marge d’EBIT d’au moins 18,8%.

Conclusion

Il est évident que chez Essilor, il faut payer pour la qualité. La valorisation est en effet tendue, à 31,5 fois le bénéfice escompté pour 2015, 4,5 fois la valeur comptable, 4 fois le chiffre d’affaires et 17,5 fois le rapport attendu entre la valeur d’entreprise (EV) et le cash-flow opérationnel (EBITDA). C’est pourquoi, malgré les perspectives favorables à (plus) long terme, nous ne pouvons pas émettre de conseil d’achat.

Conseil: conserver/attendre

Risque: faible

Rating: 2A

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