Deux victoires pour PostNL

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PostNL a récemment remporté deux victoires dans sa lutte contre les contraintes réglementaires. En conséquence, le cours de l’action s’est redressé légèrement.

Début septembre, la justice néerlandaise a rappelé à l’ordre l’organe de surveillance néerlandais, qui avait précédemment jugé que l’entreprise disposait d’un pouvoir de marché significatif dans le trafic postal professionnel J+1 et lui avait imposé plusieurs obligations (ouverture à la concurrence de son réseau postal à des tarifs réglementés, entre autres), avec un coût de 50 à 70 millions par an. Tenant compte du courrier numérique, qui gagne des parts de marché sur la distribution postale classique, le juge a estimé cette position dominante obsolète. PostNL n’a pas encore chiffré l’incidence financière de cette décision positive.

La deuxième victoire concerne le front politique. Craignant que la baisse du trafic postal ne mette en péril un service universel, le Parlement néerlandais a largement appuyé la fusion entre PostNL et Sandd, grand challenger de PostNL aux Pays-Bas. PostNL voit dans la consolidation des réseaux la meilleure solution pour garantir la viabilité de la distribution du courrier, et les dirigeants politiques approuvent. Il est cependant encore bien trop tôt pour estimer, ici aussi, les conséquences financières de ce revirement pour PostNL.

L’appui politique arrive à point nommé. La communication numérique et la concurrence intense, favorisée jusqu’ici par la réglementation, entraînent pour PostNL une baisse rapide du trafic postal classique (-10% par an), qui rogne le chiffre d’affaires (CA) et les marges – un problème pour l’ensemble du secteur. PostNL peine à réduire suffisamment vite ses coûts et est en retard sur ses objectifs d’économie (50 à 70 millions en 2018). L’entreprise a réalisé un bénéfice opérationnel de six millions d’euros sur le trafic postal au deuxième trimestre, contre encore 17 millions d’euros sur la même période il y a un an. Sur l’ensemble de l’année 2018, la marge sur le trafic postal néerlandais devrait passer de 7% à 3-5%.

Logiquement, PostNL entend limiter la casse grâce aux colis, où il est bien positionné, avec 44% du CA dans l’e-commerce, une activité en croissance rapide qui devrait prochainement peser plus de 50%. Le volume de colis livrés a augmenté de 22% au deuxième trimestre, notamment grâce à la forte croissance du marché belge. PostNL ne parvient cependant pas à refléter cette hausse des volumes dans le bénéfice. Au deuxième trimestre, le bénéfice opérationnel sous-jacent de la division Colis est retombé à 30 millions d’euros, contre 32 millions un an auparavant, du fait surtout des investissements destinés à soutenir la croissance. PostNL pronostique pour 2018 une marge de 7,5 à 9,5% dans la division Colis, contre encore 10,1% en 2017.

Le bénéfice sous-jacent global devrait être compris entre 60 et 90 millions d’euros en 2018 pour les activités poursuivies, puisque PostNL a mis en vente Nexive et Postcon, ses filiales peu rentables, pour se concentrer sur les marchés belge et néerlandais – une tâche déjà suffisamment ardue.

Conclusion

La réglementation plus favorable a entraîné un léger redressement de l’action. Son impact n’est toutefois pas encore chiffrable, alors que la forte baisse des volumes et les lourds investissements dans la division Colis pèsent sur la rentabilité. Avec une valeur d’entreprise de sept fois les cash-flows opérationnels, la valorisation tient compte d’un redressement limité de la rentabilité après 2018, malgré le profil de risque élevé. Nous abaissons la note à “conserver”.

Conseil : conserver

Risque : élevé

Rating : 2C

Cours : 3,3 euros

Ticker : PNL

Code ISIN : NL0009739416

Marché : Euronext Amsterdam

Capit. boursière : 1,55 milliard EUR

C/B 2017 : 12

C/B attendu 2018 : 15

Perf. cours sur 12 mois : -3 %

Perf. cours depuis le 01/01 : -14 %

Rendement du dividende : 6 %

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