Des signes d’amélioration chez EVS

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La prise de participation dans le capital d’EVS par son concurrent Evertz et un troisième trimestre meilleur que prévu ont tiré vers le haut le titre, qui avait atteint, fin octobre, un plancher à 15 euros.

Le titre du leader des technologies de production vidéo en direct, exceptionnellement positionné dans le monde des reportages sportifs, a récemment progressé, sous l’effet des résultats trimestriels, meilleurs que prévu, de l’entreprise; mais aussi grâce à la prise de participation de plus de 3% par Evertz, son concurrent, qui pourrait être annonciatrice d’une offre. ING a d’ailleurs édité début novembre un rapport complet, dans lequel il encourage la direction à maximiser la valeur pour l’actionnaire en vendant effectivement la société au plus offrant; la banque a à cette occasion avancé le prix indicatif de 31 euros par action.

Les deux grands événements sportifs de 2018 (les Jeux olympiques d’hiver, en Corée du Sud, et la Coupe du Monde de football, en Russie), rémunérateurs puisqu’ils lui donnent l’opportunité de mettre en location du matériel supplémentaire, n’avaient pas évité à EVS d’achever le premier semestre sur des résultats en nette baisse par rapport à 2017. Il n’est donc pas étonnant que la CEO, Muriel De Lathouwer, ait quitté le navire en juillet. Les six premiers mois de l’exercice se sont clos sur un chiffre d’affaires (CA) de 44,1 millions d’euros, soit un recul de 8,7 millions d’euros (-16,5%) en glissement annuel (52,8 millions d’euros 12 mois auparavant). Compte non tenu des mises en location précitées, la chute atteint même 35%.

Mais le CA est enfin remonté, passant de 26,3 à 29,6 millions d’euros (+12,9%), au troisième trimestre. Ce résultat avait été annoncé dès octobre: restait à en connaître l’incidence sur le bénéfice. La chute du CA enregistrée entre janvier et juin avait pesé sur le bénéfice opérationnel (Ebit, qui avait dégringolé de 12,8 à 2,3 millions d’euros). Quant à la marge d’Ebit, elle n’était plus que de 5,3%, au lieu de 24,3% auparavant. L’Ebit a donc bondi au troisième trimestre de 35,3%, à 7,5 millions d’euros (5,6 millions précédemment); il est de surcroît de 11% supérieur au consensus et assorti d’un redressement, de 21,2 à 25,4%, de la marge d’Ebit. Le résultat net est passé de 3,8 à 7,4 millions d’euros, soit une augmentation de 0,28 à 0,54 euro par action. Malgré cette belle remontée, le CA des trois premiers trimestres est toujours en recul de 6,7% (73,7 millions d’euros, au lieu de 79) et l’Ebit n’est plus que de 9,9 millions d’euros, au lieu de 18,4 un an auparavant (-46,4%). Seul le résultat net achève les neuf premiers mois de l’exercice sur une hausse de près de 40% en glissement annuel (18 millions d’euros au lieu de 12,9), qu’explique à lui seul le bénéfice fiscal non récurrent de 6,6 millions d’euros acté au premier semestre. Le CEO ad interim, Pierre De Muelenaere, confirme le CA prévisionnel de 115-130 millions d’euros pour l’intégralité de l’exercice (consensus: 117 millions; 118,8 millions en 2017). L’étoffement du carnet de commandes, à 34,7 millions d’euros (record au 31 octobre), soit 37,7% de mieux que l’an dernier, est un signe d’espoir. EVS payera un acompte sur dividende de 0,50 euro par action.

Conclusion

Le CA prévisionnel semble à nouveau réalisable. Sans surprise, la valorisation plafonne désormais à neuf fois le bénéfice et huit fois le rapport entre valeur de l’entreprise (EV) et cash-flow d’exploitation (Ebitda) escomptés. La perspective d’une offre nous incite à relever notre conseil.

Conseil : achat spéculatif

Risque : moyen

Rating : 1B

Cours : 21,75 euros

Ticker : EVS BB

Code ISIN : BE0003820371

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 296 millions EUR

C/B 2017 : 10

C/B attendu 2018 : 9,5

Perf. cours sur 12 mois : -25%

Perf. cours depuis le 01/01 : -26%

Rendement du dividende : 4,6%

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