Démission inattendue chez Bone Therapeutics

Le moment choisi par le CEO Bastianelli pour quitter ses fonctions nous surprend, un an et demi après l’IPO et alors que les prochaines années s’annoncent marquées par d’importantes évolutions. Contrairement au marché, nous ne doutons pas du potentiel de la spin-off de l’ULB.

La semaine dernière, le CEO de Bone Therapeutics, Enrico Bastianelli, a démissionné pour raisons personnelles. Il occupait la fonction depuis 2006, année où a vu le jour cette spin-off de l’ULB spécialisée dans le traitement des maladies ostéoarticulaires par thérapie cellulaire. Cette nouvelle inattendue a remis l’action sous pression, après que le cours s’est replié de plus de 35% début août, à la fin de la période de lock-up (pendant laquelle les actionnaires qui ont investi avant l’introduction en Bourse ne cèdent plus leurs actions). L’un des investisseurs de la première heure, Theodorus II, un fonds de financement de l’ULB, a déjà franchi à la baisse le seuil de 5% des droits de vote. Le moment choisi par Bastianelli pour quitter ses fonctions nous surprend, un an et demi après l’IPO et alors que les prochaines années s’annoncent marquées par d’importantes évolutions. L’équipe avait été renforcée plus tôt cette année, avec la nomination de Benoît Champluvier au poste de Directeur technologique et industriel. Bastianelli est remplacé ad interim par l’actuel chief business officer Thomas Lienard, qui participe déjà à définir les lignes stratégiques depuis la fin de l’an dernier. Sur le plan technologique, Bone Therapeutics a une avance de plusieurs années en matière de recherches, avec peu, voire pas de concurrence connue jusqu’à l’étude préclinique avancée. Le groupe a conçu deux produits: PREOB, un produit cellulaire autologue réalisé à partir des cellules de moelle osseuse du patient, et ALLOB, un produit de thérapie cellulaire allogène réalisé à partir des cellules de moelle osseuse d’un volontaire sain. Avec PREOB, deux études de phaseIIb/III sont en cours, dans le traitement de l’ostéonécrose (mort des cellules osseuses) et des fractures avec retard de consolidation. Au premier semestre 2017 débutera une étude de phaseIII sur l’ostéonécrose avec PREOB, la première étude clinique aux États-Unis. Cette étape doit pouvoir donner un rayonnement supplémentaire à l’entreprise, qui entend lancer une deuxième étude outre-Atlantique avec ALLOB. Le potentiel de marché de ce dernier produit étant bien plus important, compte tenu des avantages qu’il présente en ce qui concerne le dosage, la logistique et les coûts, il intéresse bien plus les grands acteurs pharmaceutiques. Relevons à cet égard la décision prise plus tôt cette année par la direction de réorienter le programme de recherche sur l’ostéoporose sévère (un marché valorisé à plusieurs milliards) de PREOB à ALLOB. En 2017 commencera une étude de phaseII. Début octobre, le premier groupe de huit patients devant subir une fusion vertébrale lombaire avaient obtenu les résultats d’efficacité espérés au terme d’une étude de phaseI/IIa avec ALLOB. Les résultats complets de l’étude (sur 16patients) suivront au deuxième trimestre 2017. On attend en outre, au cours des prochains trimestres, les résultats complémentaires de l’étude de phaseII avec ALLOB sur les fractures avec retard de consolidation. Sept des huit premiers patients traités ont obtenu des résultats positifs.

Conclusion

Il est clair que le marché doute du potentiel de Bone Therapeutics. Par ailleurs, on espère que l’entreprise, conformément aux prévisions énoncées lors de l’IPO, renforcera d’une manière ou d’une autre sa position de trésorerie début 2018 (26,6millions EUR fin juin). Nous confirmons notre conseil d’achat mais, comme toujours dans le secteur biotech, le risque est important.

Conseil : digne d’achat

Risque : élevé

Rating : 1C

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