Deere & Company

Conserver/attendre

Dans le monde des engins agricoles, il n’y a pas plus grand nom que Deere & Company. L’entreprise a été fondée en 1837 par un forgeron qui a décidé de se lancer dans la production de masse d’une charrue qu’il avait conçue lui-même. Plus de 175ans plus tard, les engins agricoles et notamment les tracteurs du groupe, aux couleurs vert et jaune et ornés d’un cerf, sont reconnaissables dans le monde entier. Les perspectives à long terme de l’agriculture restent très favorables. La croissance démographique mondiale constante et l’évolution des habitudes alimentaires dans les pays émergents accroissent la pression sur la production de céréales et autres cultures. Mais ce sont surtout les conditions climatiques dans les principales zones de production qui déterminent les prix des matières premières agricoles. Or ces dernières années ont été marquées par de nombreuses récoltes records, notamment aux États-Unis. De ce fait, les prix des matières agricoles ont nettement baissé, du maïs à l’huile de palme en passant par le coton. Les revenus des agriculteurs américains, par exemple, étaient moins élevés en 2015 que durant l’année record 2012, et on ne prévoit pas d’amélioration cette année. Les investissements plus lourds, dont la plupart des engins agricoles, sont très sensibles à l’évolution des revenus des exploitants. Mais il reste nécessaire d’accroître (nettement) la productivité dans le secteur. Car les réserves mondiales de blé et de maïs, par exemple, n’ont guère augmenté ces dernières années et ne représentent que 20 à 30% de la consommation annuelle mondiale. Une année de très mauvaises récoltes pourrait raviver la crainte d’une pénurie alimentaire. À plus long terme, l’utilisation d’engins plus nombreux et de meilleure qualité demeure indispensable pour le secteur agricole. La pression sur les revenus des agriculteurs se remarque très clairement dans les résultats trimestriels de Deere. Au 1er trimestre de l’exercice 2015-2016 (clos le 30/11), le chiffre d’affaires (CA) a reculé de 13%, à 5,52milliards USD, contre encore 6,38milliards USD au cours de la période de décembre à février 2015. Le résultat opérationnel (EBIT) s’est replié de 37%, à 408millions USD, contre 647millions USD au cours de la même période l’an dernier. Le bénéfice net a reculé de 34%, de 387 à 254millions USD, ou par action de 1,12 à 0,80USD. On ne prévoit pas d’amélioration à court terme, vu la prévision de la direction de l’entreprise de 8% de recul du CA pour le trimestre en cours et 10% pour l’exercice 2015-2016, et d’un résultat net de 1,3milliard USD (contre encore 1,9milliard USD l’an dernier). Le consensus des analystes fait état d’une prévision de CA de 23,2milliards USD (contre 25,8milliards USD ou -10% par rapport à l’exercice passé) et d’une prévision moyenne de 4,10USD de bénéfice par action (contre 5,77USD ou -29% depuis l’exercice dernier).

Conclusion

L’exercice actuel n’est donc pas non plus enthousiasmant pour Deere, même si nous pensons qu’il coïncidera avec un plancher dans le cycle. Ce qui signifie cependant que la valorisation de l’action est en hausse. Le rapport cours/bénéfice attendu s’est hissé à 19 et le ratio valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) est supérieur à 20. Ce n’est pas bon marché. Nous ne regrettons dès lors pas d’avoir extrait récemment de notre portefeuille cette action du secteur agricole.

Conseil : conserver/attendre

Risque : moyen

Rating : 2B

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