Danone

Valorisation tendue

Le géant alimentaire français est dirigé depuis plusieurs décennies déjà par la famille Riboud (fondé par le père, Antoine, et dirigé aujourd’hui par son fils, Franck) et est devenu au fil des ans le numéro trois en Europe, derrière Nestlé et Unilever. Ces dernières années pourtant, son moteur de croissance s’est quelque peu essoufflé et son CEO ne s’est pas particulièrement montré efficace. Ces derniers mois, les rumeurs se sont intensifiées par rapport aux exercices de réflexion stratégiques, qui évoquaient la vente d’une, voire de plusieurs divisions, et même des opportunités de reprise, où Nestlé et PepsiCo ont été présentés comme les candidats-acheteurs les plus probables. Danone a réfuté ces allégations et début septembre, elle a même donné une réponse, en ne laissant plus à Franck Riboud que la fonction de président du conseil d’administration, et en nommant Emmanuel Faber, qui appuie Franck, au poste de nouveau directeur (CEO). C’est lui qui est chargé de relancer la machine de la croissance. Cela dit, les Français semblent être bien représentés dans de nombreux segments de croissance du marché français de l’alimentation. Les segments qui ont un lien avec la tendance à un style d’alimentation et de vie plus sain et plus équilibré. Danone est leader sur le marché mondial dans les produits laitiers frais (avec la success-story Activia), numéro 2 dans les aliments pour bébés et numéro 1 dans la nutrition médicale (Actimel, Danacol, Fortisip). Danone est par ailleurs numéro 2 mondial sur le marché de l’eau en bouteille, avec une part de marché de 15%, et possède deux des cinq premières marques mondiales (Evian et Volvic). Le 1er semestre fut décevant. Le chiffre d’affaires (CA) s’est élevé à 10,5 milliards EUR, ce qui suppose un repli de celui-ci de 5,5% (mais +2,2% à taux de change constants et sur la base du chiffre d’affaires comparable). Ce qui a donné lieu à une pression complémentaire sur la marge (d’EBIT) opérationnelle. Sur les six premiers mois, celle-ci s’est érodée de 159 points de base (1,59%; de 12,86 à 11,27%). En conséquence, le bénéfice par action a sensiblement baissé (-21,5%), de 1,48 à 1,16 EUR (à taux de change constants et sur la base du bénéfice comparable: -11,1%).

Au premier semestre également, le fameux incident Fonterra a encore poursuivi Danone. On avait heureusement appris le 29 août 2013 qu’il s’agissait d’une fausse alerte de risque d’infection bactérienne mais le CA de l’alimentation pour bébés a reculé malgré tout de 8,4% au cours de la période comprise entre janvier et juin. En outre, le marché du yaourt demeure difficile. Au premier semestre, l’évolution du CA a été influencée par l’euro fort, avec un impact négatif de 8,3%. Heureusement, l’eau comme les aliments santé sont encore en grande forme et affichent une croissance respective de 6,2 et 5,2%, ce qui limite les dégâts au niveau du CA et du bénéfice.

Conclusion

La croissance de Danone est dans un creux. Le nouveau directeur devra notamment procéder à des acquisitions et/ou désinvestissements. Sur base de 20 fois le bénéfice attendu pour 2014 et un rapport valeur d’entreprise (EV)/cash-flow opérationnel (EBITDA) de 12, l’action présente encore une valorisation tendue. Nous ne pouvons donc pas aller au-delà d’un conseil neutre.

Conseil: conserver

Risque: faible

Rating: 2A

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