Daimler ou le luxe à prix bradé

Malgré un bon troisième trimestre, l’action de Daimler peine à se redresser et est à la traîne par rapport au secteur. Elle s’échange à seulement plus de la moitié de la valorisation moyenne de l’indice DAX ! Son cours remontera inévitablement. Digne d’achat.

Finalement, l’action du constructeur allemand de voitures de luxe n’a guère profité des bons résultats du troisième trimestre. Le constructeur automobile de Stuttgart symbolisé par la célèbre étoile à trois branches Mercedes-Benz s’était pourtant à nouveau distingué, avec une croissance du bénéfice de 10%. Il la doit avant tout à l’augmentation des ventes de 12% à 23,3milliards d’euros (EUR) dans sa division phare Mercedes-Benz (+12% en Europe, et même +20% en Chine), qui a entraîné une hausse du bénéfice de 23%. Actuellement, la marque à l’étoile n’a rien à envier à BMW et Audi, ses éternels rivaux allemands dans le segment des voitures de luxe. Mercedes-Benz a même vendu plus que BMW au premier semestre, une première depuis 2005! Le succès de ses nouveaux modèles, comme la classe S, a permis au groupe de conquérir à nouveau des parts de marché ces dernières années. De plus, la fréquence des lancements a été augmentée. Ce sont surtout les modèles SUV de Mercedes-Benz (GLA, GLC, GLS…) qui remportent un franc succès commercial. Outre les voitures Mercedes (chiffre d’affaires: 81milliards EUR en 2015), le groupe Daimler commercialise aussi des camions (chiffre d’affaires: 35,6milliards EUR en 2015), des camionnettes et cars (chiffre d’affaires: 15,2milliards EUR en 2015), et loue des véhicules (division Services financiers traditionnellement rentable; chiffre d’affaires: 17,7milliards EUR en 2015; mentionnons l’acquisition, plus tôt cette année, de Athlon Car Lease International). Si l’action n’a pas progressé à l’annonce des résultats, c’est notamment parce que ce troisième trimestre a été moins bon pour la division Camions, où le chiffre d’affaires a reculé de quelque 18% en raison d’une nette diminution de la demande dans des pays clés comme les États-Unis et le Brésil. La baisse des volumes et la contraction des marges a entraîné une chute de 40% du bénéfice de la division.

Une entreprise à succès ne constitue pas systématiquement un investissement gagnant. Le scandale du diesel qui a frappé les “collègues” de Volkswagen, les perspectives économiques médiocres ainsi que le ralentissement de la croissance en Chine pèsent sur la valorisation du secteur automobile en Bourse. Pour l’ensemble de l’exercice, le directeur (CEO) de Daimler Dieter Zetsche prévoit une légère augmentation de l’EBIT du groupe et la confirmation des tendances du premier semestre, alors que les analystes tablent en moyenne sur un léger repli du bénéfice (consensus: un bénéfice par action de 8,20EUR, contre 8,28EUR pour 2015). Pour 2017, ces derniers s’attendent à 8,48EUR par action. À 8fois le bénéfice attendu pour cette année, 0,4fois le chiffre d’affaires attendu et 1,2fois la valeur comptable, l’action de Daimler paraît sous-valorisée par rapport au reste du secteur (l’indice Stoxx600 Automobiles& Parts affiche un rapport cours/bénéfice attendu de 11), mais aussi par rapport au marché (l’indice Euro Stoxx50 s’échange à 15fois le bénéfice attendu).

Conclusion

Malgré un bon troisième trimestre, l‘action de Daimler peine à se redresser et est à la traîne par rapport au secteur. Elle s’échange à seulement plus de la moitié de la valorisation moyenne de l’indice DAX. C’est du rarement vu. Nous nous attendons à une “revalorisation” de l’action au cours des mois/années à venir. L’action garde par conséquent sa place dans le portefeuille modèle.

Conseil : digne d’achat

Risque : moyen

Rating : 1B

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