Colruyt gagne des parts de marché

Le bénéfice de Colruyt n’a plus augmenté, ces dernières années. Sur les six premiers mois du nouvel exercice en cours, le bénéfice net a même reculé de 4%. Cependant, dès que la pression sur les marges diminuera, Colruyt cueillera les fruits de la hausse de ses parts de marché.

La stratégie des prix les plus bas fait certes le bonheur des clients de Colruyt, mais pas de ses actionnaires. Bien que le groupe de supermarchés gagne encore des parts de marché, la concurrence aiguë sur le marché belge comprime ses marges. Au premier semestre de l’exercice 2017-2018, qui a débuté le 1er avril 2017, Colruyt a vu sa marge brute perdre 33 points de base par rapport à la même période, un an plus tôt. Au cours de ces six mois, le bénéfice net a reculé de 4%. Le bénéfice net comparable, qui ne prend pas en considération la contribution de Pro à Pro (vendu, dans l’intervalle), s’est tassé de 1,7%. Si le bénéfice par action reste cependant à peu près à niveau, c’est parce qu’il est réparti sur un nombre de moins en moins grand d’actions. Le groupe rachète par ailleurs 350 millions d’euros d’actions propres, exploitant ainsi son bilan solide et sa position d’endettement net d’environ 500 millions d’euros.

La pression accrue sur les prix et l’obligation de s’aligner sur les prix de la concurrence (promotions) expliquent le repli du bénéfice. Carrefour tente par exemple de limiter la perte de clients à coups de promotions. Aussi, les chaînes de supermarchés n’ont pas pu répercuter intégralement sur les consommateurs finaux les augmentations de prix auxquelles ont procédé plusieurs de leurs grands fournisseurs. Colruyt ne prévoit pas que la lutte que se livrent les chaînes faiblira au cours de cet exercice. Pour réduire la pression sur le résultat net, le groupe a revu tous ses coûts. Ces dernières années, il a augmenté considérablement les effectifs. Les coûts d’amortissements, plus élevés, ont affecté les marges. La pression fiscale a pesé sur le résultat du fait de la diminution de l’avantage de la déduction des intérêts notionnels. La réforme de l’impôt des sociétés devrait cependant soutenir le résultat net de Colruyt. Pour cet exercice annuel, la direction du groupe ne s’attend pas à obtenir mieux qu’un résultat proche de celui de l’an dernier.

Dès que la pression sur les marges s’amenuisera, Colruyt cueillera les fruits de la hausse de ses parts de marché. Sans tenir compte de l’augmentation des prix des combustibles, qui a soutenu le chiffre d’affaires (CA) de DATS24, le CA comparable a progressé de 2,9% sous l’effet combiné de la hausse des prix, de l’augmentation du nombre de magasins et de la croissance organique des volumes. La progression du CA est surtout attribuable à la progression des ventes, de plus de 7%, enregistrée chez Okay et Bio-Planet. Les magasins Colruyt n’ont vu leur CA progresser que de 1,9%; en France, ils affichent une hausse du CA de près de 10%, mais restent déficitaires. Colruyt continue pourtant d’investir dans les activités françaises. Il investit par ailleurs encore dans le commerce alimentaire électronique. S’il n’a pas de plateforme telle bol.com (Ahold Delhaize), il n’a pas manqué le train de l’e-commerce puisqu’il compte 250points d’enlèvement Collect&Go.

Conclusion

L’intense concurrence dans le secteur a eu raison de la croissance du bénéfice de Colruyt, ces dernières années. Au premier semestre de l’exercice courant, le bénéfice s’est même replié. Le CA du groupe progresse cependant toujours, les parts de marché augmentent, et le bilan demeure solide. Voilà qui justifie la prime de quelque 20% de l’action par rapport aux titres des concurrents. Nous réitérons le conseil: ” conserver “.

Conseil : conserver

Risque : faible

Rating : 2A

Cours : 43,4 euros

Ticker : BB

Code ISIN : BE0974256852

Marché : Euronext Bruxelles

Capit. boursière : 6,5 milliards EUR

C/B 2016 : 19

C/B attendu 2017 : 18

Perf. cours sur 12 mois : -8 %

Perf. cours depuis le 01/01 : +0,2 %

Rendement du dividende : 2,4 %

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